Le Goncourt des Lycéens a été attribué mardi à Rennes à Delphine de Vigan, déjà lauréate du prix Renaudot 2015, pour son roman «D’après une histoire vraie» (Ed. JC Lattès).
Le président du jury des lycéens, Corto Courtois, lui a annoncé la nouvelle par téléphone. «Merci, je suis très heureuse et très surprise, merci beaucoup aux lycéens qui ont voté pour moi. C’est un très beau prix», a commenté Delphine de Vigan.
Les lycéens ont salué la «réflexion sur la frontière entre la fiction et la réalité, une réflexion sur la place que ces notions occupent dans notre vie», a expliqué Corto Courtois. «C’est une réflexion qui est sublimée par un style intense (…) ça permet une habile manipulation du lecteur qui est tour à tour guidé puis abandonné. L’intelligence de ce roman en a fait notre lauréat», a-t-il dit.
«D’après une histoire vraie» mêle fiction et réalité pour une réflexion sur la création littéraire: il met en scène les relations entre une romancière à succès en panne d’inspiration et «L.» qui signe dans l’ombre des œuvres de célébrités. Delphine de Vigan a devancé dans les votes Tobie Nathan, «Ce pays qui te ressemble» (Ed. Stock), a précisé Corto Courtois.
Quelque 2 000 élèves de 53 lycées, issus de classes de seconde, première ou terminale, généralistes ou professionnelles, ont eu deux mois pour lire 14 romans sélectionnés par l’Académie Goncourt qui a, elle, décerné son prix à Mathias Enard pour «Boussole» (Actes sud) le 3 novembre.
Initialement prévue le 17 novembre, la manifestation (organisée conjointement par la Fnac et le ministère de l’Éducation nationale) avait été reportée après les attentats de Paris.
En 2014, le Goncourt des lycéens avait couronné David Foenkinos pour son roman «Charlotte» (Gallimard) consacré à Charlotte Salomon, une artiste peintre juive allemande assassinée à Auschwitz. Ce livre s’est vendu à 425 000 exemplaires depuis sa parution.
Les cinq autres auteurs en lice pour la sélection finale étaient: Christine Angot («Un amour impossible», Flammarion), Isabelle Autissier («Soudain, seuls», Stock), Olivier Bleys («Discours d’un arbre sur la fragilité des hommes», Albin Michel), Alain Mabanckou («Petit Piment», Seuil) et Thomas B. Reverdy («Il était une ville», Flammarion).
AFP/M.R.