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Le gaz carbonique se raréfie : nos boissons pétillantes vont y laisser des bulles


Ça ne gaze pas fort en ce moment pour la production de bières et sodas... (illustration AFP)

C’est la haute saison pour les bars et les barbecues en Europe qui connaît une vague de chaleur en pleine période de diffusion de la Coupe du monde. Mais, au même moment, les entreprises productrices de boissons doivent faire face à une pénurie du gaz carbonique qui donne leur pétillant aux bières et aux sodas.

Une pénurie de dioxyde de carbone industriel (CO2) affecte également les producteurs de viande et les entreprises de l’agro-alimentaire dont le réfrigérant est composé de glace carbonique. La glace est un autre produit qui pourrait donc venir à manquer, alors que les températures ont atteint les 30 degrés Celsius dans certains régions d’Europe du Nord.

En Grande-Bretagne, pays le plus touché par la pénurie de CO2, un des principaux fournisseurs en boissons des bars et restaurants rationne les ventes. Booker, qui appartient au géant des supermarchés Tesco, a annoncé qu’il limitait ses ventes aux grossistes à dix caisses de bières, et cinq de cidre ou de boissons sans alcool. Le groupe néerlandais Heineken dit travailler « 24h sur 24 » pour répondre à une hausse de la demande, étant donné les températures chaudes et la compétition de football, en s’approvisionnant en gaz dans tout son réseau européen.La filiale britannique de Coca-Cola a annoncé de son côté qu’elle « répondait actuellement à un problème industriel qui affecte l’approvisionnement en CO2 en Grande-Bretagne » en suspendant temporairement une partie de sa chaîne de production de boissons. Elle a toutefois assuré qu’il n’y aurait pas d’impact sur l’approvisionnement.

Hausse de la demande

La pénurie de gaz carbonique a été rapportée par la revue spécialisée Gas World, évoquant « la situation la plus difficile d’approvisionnement à toucher le marché européen du dioxyde de carbone depuis plusieurs décennies ». Elle a expliqué le phénomène par une coïncidence entre l’entretien programmé des usines en Europe du Nord et une tendance à la baisse du marché de production de l’ammoniac, composant majeur de l’engrais.

Le dioxyde de carbone industriel est un dérivé très utilisé dans l’industrie agro-alimentaire. Les usines ont profité du fait que les agriculteurs avaient déjà planté leurs cultures au printemps dernier et d’une faible demande en engrais pour réaliser leurs travaux d’entretien. Mais ces derniers ont coïncidé avec des températures inhabituellement chaudes pour un mois de mai en Europe qui ont provoqué une hausse de la demande en boissons gazeuses. Au même moment, d’après Gas World, l’approvisionnement moins cher en ammoniac en dehors de l’Europe a encouragé les industriels à garder leurs usines hors-service plus longtemps.

Le Quotidien/AFP