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Le Flic de Beverly Hills 4 : Eddie Murphy reprend du service


Le policer quitte le Michigan pour la Californie avec un double objectif : protéger sa fille et retrouver son copain «Billy», tous deux mêlés à une affaire de drogue et de flics corrompus. (Photo Netflix)

Axel Foley revient sur petit écran grâce à Netflix. Dans cette quatrième aventure du Flic de Beverly Hills, Eddy Murphy reprend sa plaque avec une recette bien connue de la saga : action, blagues, punchlines et amitié.

Il y a d’abord ces images de Détroit portées par le tube The Heat Is On de Glenn Frey, avec son air de saxophone si identifiable. Puis arrivent les notes de synthétiseur de Harold Faltermeyer, devenues cultes (avec l’appui de Crazy Frog). Comme les années 1980, ses films grand public et ses personnages à l’aura populaire, semblent devoir renaître, encore et encore, sous l’impulsion d’une industrie cinématographique qui aime titiller la fibre nostalgique, il fallait s’y attendre : après John McClane (de la saga Die Hard), réactualisé en 2007 et 2013, un autre flic, tout aussi célèbre, sort de sa retraite cet été. Soit Axel Foley, policier indiscipliné, grande gueule, roublard et forcément, «aimant à emmerdes». Avec, pour l’incarner, son alter ego de toujours, Eddie Murphy.

On rembobine jusqu’en 1984, date du premier volet. L’acteur vient de briller coup sur coup dans deux productions qui le placent en haut de l’affiche et imposent son talent : 48 Hrs. et Trading Places. Il devient alors une superstar du rire aux États-Unis et surtout, le premier Afro-Américain adulé mondialement par un public blanc. Il assoit définitivement son statut avec ce rôle d’inspecteur «tête brulée» qui sème la zizanie dans les quartiers chics de Beverly Hills avec des méthodes bien à lui : filature, fusillade et course-poursuite, ce qui lui vaudra l’hostilité de ses chefs et l’amour du public pour son franc-parler, ses blagues, ses imitations et ses impostures. Deux premières aventures (la seconde en 1987) qui rapporteront plus de 600 millions de dollars au box-office, avant une troisième (1994) plus anecdotique.

Des comédiens déjà vus et appréciés

Après d’autres incarnations, perdues au cœur d’une filmographie longue comme le bras (le Docteur Dolittle, le professeur «Foldingue» ou celle de prince africain dans Coming to America), Eddie Murphy va, au fil du temps, disparaître du grand écran pour mieux revenir dans le petit à travers les plateformes de streaming. Netflix va notamment lui offrir un joli come-back avec Dolemite Is My Name (2019) avant de ressortir la plaque et le flingue d’Axel Foley, en y mettant les moyens financiers (près de 150 millions de dollars) et humains.

Au casting, en effet, des personnages et des comédiens déjà vus et appréciés dans les trois premiers volets de Martin Brest, Tony Scott et John Landis : l’inspecteur «Billy» Rosewood (Judge Reinhold), le sergent John Taggart (John Ashton) et le détective Jeffrey Friedman (Paul Reiser). Même Serge (Bronson Pinchot), au truculent défaut d’élocution, est de la partie, cette fois-ci en tant qu’agent immobilier.

Je suis une star à Beverly Hills !

Tout ce beau monde a bien vieilli dans cette quatrième mouture, qui garde toutefois d’anciens réflexes. En effet, une nouvelle fois, le policer quitte le Michigan pour la Californie avec un double objectif : protéger sa fille avocate (Taylour Paige) et retrouver son copain «Billy», tous deux mêlés à une sombre affaire de drogue et de flics corrompus.

Il pourra compter sur l’aide du jeune inspecteur Bobby Abbott (Joseph Gordon-Levitt), mais devra se méfier du capitaine Cade Grant (Kevin Bacon, le grand méchant). Dans ce scénario cousu de fil blanc, le réalisateur Mark Molloy (qui signe là son tout premier long métrage) ne va évidemment pas lésiner sur les clins d’œil et les références aux précédents films, jusque dans certaines scènes, réactualisées. La recette, elle, ne change pas non plus : action, blagues, punchlines et amitié.

Le monde a changé

Mais quarante ans ne se gomment pas aussi facilement, et aux thématiques habituelles s’en ajoutent d’autres : la transmission avec cette fille (qui a changé de nom) fâchée du père, et ce métier de justicier qui ronge les hommes et bouffe le temps. D’ailleurs, Eddie Murphy n’a plus 23 ans, mais 63 cette année. S’il a gardé sa verve et un peu de son énergie («je suis une star à Beverly Hills!», clame-t-il plusieurs fois), le monde a changé autour de lui : les femmes portent l’uniforme, les armes sont plus dangereuses, les voitures sont électriques et on ne peut plus faire de vannes sexistes ou sur les genres comme à l’époque.

Oui, il est devenu has been, et son baratin n’a franchement plus le même charme, ni le même impact. Pire : ceux qui, comme beaucoup, ont découvert la saga en français (dans les années 1980, les VHS en version originale ne courraient pas les rues), se souviendront que Med Hondo, la voix en VF de l’acteur (celle aussi de l’âne de Shrek), est décédé en 2019. Fini le débit mitraillette, les phrases sans queue ni tête et les montées subites dans les aigus. Pour tout ça, c’est finalement lui le principal absent de ce film-hommage.

Le Flic de Beverly Hills : Axel F. de Mark Molloy avec Eddie Murphy, Joseph Gordon-Levitt, Judge Reinhold… Genre comédie / action. Durée 1 h 55. Netflix

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