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Le Festival de la BD d’Angoulême à 50 ans


(Photo : illustration/editpress)

Le Festival de la BD d’Angoulême, qui se voulait international dès ses débuts, fête cette semaine ses 50 ans avec une promesse tenue : accueillir dans l’ouest de la France le meilleur de la bande dessinée du monde entier.

L’édition de 1974, née de l’ambition de quelques passionnés, avait déjà attiré Belges, Italiens, Américains… Celle de 2024 voit affluer plus de 1.300 auteurs, depuis des pays comme le Canada, qui installe un « grand pavillon » en centre-ville, Taïwan ou la Pologne.

Pour le Grand Prix, la récompense plus prestigieuse du 9e art, remise mercredi soir, sont en lice une Française, une Britannique et un Américain.

Catherine Meurisse, finaliste de ce scrutin pour la cinquième année consécutive, et Posy Simmonds sont favorites. Mais l’Américain Daniel Clowes pourrait créer la surprise.

Le lauréat de ce Grand Prix de la Ville d’Angoulême, remis à l’ouverture d’un festival qui dure jusqu’à dimanche soir, est élu par ses pairs auteurs de BD.

« C’est une grande responsabilité », souligne, dans un entretien avec le quotidien Paris Normandie, le Franco-Syrien Riad Sattouf, après avoir reçu cet honneur en 2023. « Dans le sens où j’ai l’impression d’à peine commencer à faire des livres! Et donc que tout reste à faire ».

L’auteur de « L’Arabe du futur » est le président de cette édition. L’exposition sur sa suite autobiographique, qualifiée d' »oeuvre monde », est promise à une longue file d’attente. Elle ne sera visible que quatre jours.

Le Festival, d’un peu plus de 10.000 curieux il y a un demi-siècle, est passé à quelque 200.000 visiteurs aujourd’hui.

Rendez-vous manga

Il s’est habitué aux polémiques ces dernières années: sur la sous-représentation des autrices, l’opacité de ses finances, l’intervention des deniers publics pour éponger son déficit chronique, le parrainage d’un prix écologiste par un groupe industriel, ou encore une exposition annulée pour Bastien Vivès, auteur accusé de complaisance avec la pédopornographie.

En 2024, rien de tel. L’un des événements est la présidence du Grand Jury tenue par l’un des deux anciens du groupe Daft Punk, Thomas Bangalter, tandis que le Grand Jury jeunesse est dirigé par l’actrice et réalisatrice Aïssa Maïga.

La bande dessinée se porte toujours bien en France. Il s’en est vendu 75 millions d’exemplaires en 2023, selon l’institut GfK. C’est moins que l’année précédente, mais deux fois plus qu’en 2014, et moitié plus qu’en 2019. Le décollage fulgurant du manga dans les années d’après-pandémie explique l’essentiel de cette tendance.

Pour les amateurs de BD japonaise, Angoulême est un rendez-vous à ne pas manquer. Des expositions sont consacrées à Hiroaki Samura (« L’Habitant de l’infini ») et Moto Hagio, pionnière chez les dessinatrices nippones.

Les foules étaient considérables l’an dernier à chacune des expositions de « mangakas », de même que pour entrer dans le Quartier Manga, installé à côté de la gare d’Angoulême.

Le Festival est enfin partenaire des Jeux olympiques de Paris 2024 et figure parmi les festivals de l' »Olympiade culturelle ». Au programme, deux expositions sur le sport: « Lignes de départ » et « Attraper la course: l’art de courir par Lorenzo Mattotti ».