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Le CNA au-delà des clichés


Une saison riche, faite de belles expositions et de nouveaux projets, s'annonce au Centre national de l'audiovisuel. (Photo archives Alain Rischard)

Le Centre national de l’audiovisuel a présenté, mardi, l’ensemble de sa saison 2015/16, avec de belles expositions, quelques nouveaux projets et, surtout, la poursuite des nombreux chantiers déjà existants.

Le CNA est «une maison pas compliquée, mais complexe» a lancé son directeur, Jean Back, en début de sa présentation, mardi matin, face à la ministre de la Culture, Maggie Nagel, ses collaborateurs et la presse. Une manière, peut-être, d’annoncer que la conférence va prendre du temps. Trop de temps. Passons.

La saison 2015/16 s’annonce malgré tout intéressante du côté de la rue du Centenaire à Dudelange. Cinq grandes expositions viendront compléter l’offre du CNA et sa collection Steichen – «The Family of Man» et «The Bitter Years» (cette dernière sera par contre fermée fin décembre pour ne rouvrir que pendant l’été 2016, avec un nouvel accrochage).

L’exposition «Le grand incendie» de Samuel Bollendorff sur l’immolation par le feu, est déjà en place au Display01 – et le restera jusqu’au 13 décembre – mais le projet dans lequel elle s’inscrit, «Something Real – les nouvelles écritures photographiques», lui, ne débutera que le 15 octobre. Conçu avec la société de production a-Bahn, ce cycle a pour objectif de présenter les nouvelles formes de narration visuelle, du web documentaire au diaporama sonore, en passant par tout ce qui est multimédia, transmédia, interactif, etc. Le projet occupera le Pomhouse jusqu’au 3 décembre.

En janvier, «404 Not Found», exposition conceptuelle de Carine et Elisabeth Krecké prendra la relève au Display01. Les deux jumelles ont passé trois ans sur Google Street View, à la recherche d’indices d’une affaire criminelle jamais résolue, le «féminicide de Ciudad Juarez», au nord du Mexique, où depuis 1993 près de 2 000 femmes ont été portées disparues. L’exposition restera en place jusqu’au 15 mai.

Elles passeront, ensuite le relais, de juin à octobre 2016 à la grande rétrospective dédiée à Romain Urhausen, figure emblématique de la photographie grand-ducale. Occupant les deux salles Display du CNA, l’exposition retracera une quarantaine d’années du travail du natif de Rumelange, de la fin des années 1940 aux années 1980.

Reste l’exposition Paul Gaffney, qui occupera le Waassertuerm, de mars à mai prochain, pendant les travaux sur «The Bitter Years». L’Irlandais en résidence au CNA en février de cette année, a profité de son séjour sur place pour explorer, à pied et pendant la nuit, les paysages grand-ducaux et les immortaliser avec son regard particulier.

Trois films et plein de formations

Mais les missions du CNA ne s’arrêtent pas aux seules expositions. Le centre comporte également un important département film et coproduit de nombreux documentaires, souvent à partir de ses importantes archives. Trois nouveaux projets sont actuellement dans les tuyaux.

Ainsi Anne Schroeder prépare Histoire(s) de femme(s), qui retracera l’histoire de l’émancipation féminine à travers de petites histoires personnelles de femmes au cours du XXe siècle. Il y a aussi Ashcan, de Willy Perelszstejn, sur la prison secrète à Mondorf-les-Bains, où les alliés ont emprisonné les dignitaires nazis de mai à août 1945. Un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale. Enfin, toujours en développement, 208, retracera l’histoire de 208-Radio Luxembourg, la fréquence qui, dans les années 50-60, émettait vers la Grande-Bretagne et offrait aux jeunes anglais le rock’n’roll et la pop que la BBC ne voulait pas sur ses ondes.

Le CNA dispose d’ailleurs, il est bon de le rappeler, d’une médiathèque riche de près de 17 000 documents (livres, DVD, Blu-ray, CD et périodiques) et de deux salles de cinéma, le Starlight qui propose, en plus des sorties habituelles de films, les retransmissions en direct des opéras et des ballets du Royal Opera House de Londres, et des projections en lien avec le festival du Film italien de Villerupt et du festival du Film brésilien de Luxembourg.

Mais, là encore, les missions du CNA sont loin d’être finies. L’institut culturel met de grands moyens également dans l’éducation à l’image et à la formation. «Pour les jeunes, les amateurs et les professionnels», rappelle la ministre. Nouveauté, un cycle d’ateliers «Autour du conte» vient désormais compléter l’offre des Ciné-goûters, Youth corner, Jeudimages, masterclass, etc.

Gros évènement de ce mois d’octobre : le colloque international «1940-1950, Continuités et ruptures» organisé les 23 et 24 de ce mois dans le cadre de la sortie du film Eng nei Zäit, de Christophe Wagner, prévue, elle, mercredi prochain. Bref, c’est «pas compliqué, mais complexe !»

Pablo Chimienti