Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Alors que la 32e édition du Festival du film fantastique commence ce mercredi, la programmation fait comme chaque année la part belle aux œuvres atypiques. Durant la semaine, les spectateurs pourront ainsi se plonger dans trois œuvres issues du cinéma d’horreur vietnamien.
USA, France, Colombie, Corée du Sud, Belgique, Canada… le monde entier a rendez-vous au pied des montagnes vosgiennes durant toute la semaine. Mais un pays, pourtant particulièrement prolifique dans le cinéma de genre, ne concourt pas cette année dans la compétition au Grand prix. Depuis 2017, le Vietnam connaît une période d’effervescence dans le cinéma d’horreur depuis qu’un système de classification donnant un cadre légal aux films destinés à un public mature a été instauré. A côté du cinéma d’auteur vietnamien, très populaire dans les festivals occidentaux, comme L’odeur de la papaye verte, Caméra d’or au Festival de Cannes en 1993, le genre du v-horror s’est taillé une place de choix, alignant les réussites commerciales.
Mais le pays du dragon sera tout de même bien présent cette année à Gérardmer avec un focus spécial sur trois films permettant d’apprécier l’évolution de ce genre au Vietnam. Longtemps axés sur les comédies paranormales, les cinéastes sont peu à peu passées à des œuvres plus violentes et plus gores, parfois interdites par la censure de leur propre pays.
Trois films, trois ambiances
C’est notamment de Kfc de Lê Bình Giang, sorti en 2017, qui raconte l’histoire d’un médecin cannibale dévorant ses patients et dont le fils devient lui aussi accro à la chair humaine. Le riche folklore vietnamien, socle de nombreux films d’horreur, sera lui aussi à l’honneur avec Vietnamese Horror Story (Tran Huu Tan, 2022). Ici, ce sont trois histoires qui s’entrelacent pour terrifier le spectateur au détour de trois légendes urbaines mêlant démons, pactes avec le diable et fantômes, le thème central de cette année.
Il sera encore question de surnaturel avec Crimson Snout qui complète cette rétrospective. Sorti fin 2023 au Vietnam, ce film de Lưu Thành Luân est le premier du genre v-horror à dépasser le million d’entrées en quelques jours. Un succès réitéré par quatre autres longs-métrages qui montre l’appétit croissant du public, souvent jeune, pour ces productions. Les festivaliers partiront cette fois à la rencontre de Nam qui, après la mort de son père, doit faire face à d’étranges événements dont la cause pourrait être l’abattoir de chiens de sa famille.
Encore trop cantonné aux festivals et aux sorties limitées, le Vietnam espère bien s’imposer de plus en plus dans les salles obscures occidentales. Si le film de genre, malgré sa popularité, n’est pas forcément le plus consensuel, peut-être que le pays pourra se faire une place avec ses propositions singulières dont sont friands les amateurs d’horreur. Les spectateurs de Gérardmer feront de premières victimes idéales.
