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Le chanteur Christophe est décédé à l’âge de 74 ans


Révélé en 1965, Christophe n'a cessé ensuite de promener sa silhouette de dandy décalé dans la chanson française. (archives AFP)

Le chanteur Christophe, 74 ans, interprète des incontournables « Aline » et les « Mots Bleus », est décédé des suites « d’un emphysème », maladie pulmonaire, a annoncé Véronique Bevilacqua, son épouse, dans la nuit de jeudi à vendredi.

Daniel Bevilacqua de son vrai nom, avait été hospitalisé et admis en réanimation le 26 mars dans un hôpital parisien, avant d’être transféré à Brest. « Christophe est parti. Malgré le dévouement sans faille des équipes soignantes, ses forces l’ont abandonné », écrivent dans un communiqué son épouse et sa fille Lucie. « Aujourd’hui, les mots se lézardent… et tous les longs discours sont bel et bien futiles », poursuivent-elles dans ce court texte.

Véronique Bevilacqua n’a jamais fait mention du Covid-19 dans ses communiqués et a tenu à insister sur « l’emphysème ».

Le Parisien avait affirmé au moment de l’hospitalisation de Christophe que celui-ci avait été testé positif au coronavirus, ce que l’agent du chanteur n’avait pas confirmé.

Christophe avait connu le succès dès Aline, tube instantané en 1965. Il n’avait cessé ensuite de promener sa silhouette de dandy décalé dans la chanson française. L’annonce de son hospitalisation puis de son transfert à Brest avaient avait ému le monde du spectacle sur les réseaux sociaux.

Jean-Michel Jarre, qui avait écrit les textes de deux des albums majeurs de Christophe – et leurs morceaux-titres phares – Les Paradis Perdus, 1973 et Les Mots bleus, 1974, avait ainsi tweeté : « Mon Christophe, Aujourd’hui je te dis plus que jamais les mots bleus, Ceux qui rendent les gens heureux, Une histoire d’amour sans paroles, N’a plus besoin du protocole, Et tous les longs discours futiles, Terniraient quelque peu le style, De nos retrouvailles De nos retrouvailles… »

Ses récents albums Christophe, etc, volumes 1 et 2, sortis l’an passé, où il reprenait ses standards avec des interprètes de toutes générations, sont là pour le prouver. Le casting du premier volet était solide – avec Étienne Daho, Camille, Sébastien Tellier, etc – tout comme le second, avec Arno, Laetitia Casta ou encore Jeanne Added.

« J’ai eu des beaux bas »

Mais qui allait hériter d’Aline – classique absolu – pour le volume 2 ? Le défi en a effrayé plus d’un : « je ne vais pas donner de noms de mecs du showbiz qui m’avaient promis, mais qui n’ont pas été au bout… », confiait en décembre le « Beau bizarre », titre de son huitième album qui le décrivait merveilleusement. « Je pensais à des gens moins proches de moi, je ne voulais pas de femme, je voulais un mec, ça a duré pas mal de temps », racontait-il derrière ses lunettes à verres fumés bleus.

« C’est une fille qui, sur un bateau l’été – je fais du bateau – m’a dit pourquoi ne pas demander à Philippe Katerine ? ». « Il a dit oui tout de suite, c’est une belle rencontre », ponctuait-il, dans une posture dont lui seul avait le secret, un bras dans la manche de son blouson, l’autre dénudé.

Avec son sens de la formule, il résumait ainsi les affres de la création : « Je connais mes hauts et mes bas, j’ai eu des beaux bas ». Infatigable, il travaillait déjà sur « un nouvel album original, 10 chansons, pas plus ».

LQ