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Le Centre Pompidou fermera pour un grand lifting de trois ans


Pour entrer dans son cinquantième anniversaire, Beaubourg veut afficher un nouveau visage. (archives AFP)

Le Centre Pompidou, l’un des plus importants musées d’arts moderne et contemporain au monde et un des lieux architecturaux les plus originaux de Paris, fermera fin 2023 pour rouvrir début 2027 après un grand lifting, et riche de « nouvelles propositions ».

« Il y avait deux options sur la table, l’une consistant à restaurer le Centre tout en le maintenant ouvert, l’autre étant la fermeture complète. J’ai choisi la seconde car elle s’avérait moins longue dans le temps et un peu moins chère », a confié la ministre de la Culture Roselyne Bachelot qui en a fait l’annonce au Figaro.

Dans le musée national d’art moderne, inauguré en 1977 en plein cœur de la ville, jamais de tels travaux n’avaient été entrepris. Leur coût est évalué autour de 200 millions d’euros, indique-t-on au Centre Pompidou. Ils démarreront fin 2023, s’achèveront fin 2026 et le centre rouvrira début 2027 pour son 50e anniversaire.

Une image à rajeunir

« Ce n’est pas évident d’annoncer une fermeture dans une période où on est fermé », a reconnu le président du Centre Serge Lasvignes, assurant que « le principe était qu’il n’y aurait pas de licenciement » pour les quelque 1 000 employés.

A l’issue de réflexions engagées depuis 2011, le ministère de la Culture a approuvé vendredi dernier le schéma directeur des travaux du bâtiment, géant de tubes et d’aciers unique en son genre. Ils se feront en trois ans plutôt qu’en sept, ce qui aurait été le cas en cas de fermeture partielle : désamiantage, rénovation afin de répondre aux normes de sécurité, aux normes techniques, anti-incendie etc, aux économies d’énergie, ainsi qu’à l’accessibilité pour les handicapés. « L’option fermeture totale nous permet de dépenser sûrement un peu moins que l’option fermeture partielle et elle inclut le désamiantage total », a souligné Serge Lasvignes.

« J’ai pensé, a-t-il expliqué, ce que pourrait représenter un centre perpétuellement en travaux pour le personnel et les visiteurs, et aussi pour son image dans un contexte où s’ouvrent des bâtiments tout neufs comme la Bourse de commerce » toute proche. « C’est un enjeu crucial », a-t-il fait valoir, soulignant qu’ « il est très dangereux, dans une période très compétitive aux niveaux parisien et mondial, de donner le sentiment que le centre vieillit, qu’il date d’une autre époque ».

Déjà la chenille qui abrite les escaliers roulant le long de l’édifice est en rénovation. Un chantier qui devrait s’achever à l’été.

Soutien renforcé au Pompidou-Metz

Serge Lasvignes, qui arrive au terme de son mandat à la mi-2021, a espéré qu’ « un centre tout neuf, de nouvelles propositions, entraîneront une hausse de la fréquentation » alors que la fermeture aura réduit certains coûts.
Il va « falloir trouver le financement », admet-il : « on n’a pas les moyens sur nos ressources propres, donc cela signifie qu’il faudra que ce soient des crédits de l’État et il faudra trouver des formes de mécénat, faire appel à des ressources spéciales. L’image d’un nouveau Centre Pompidou peut intéresser les grandes entreprises ».

La Bibliothèque, première salle de lecture publique à Paris, disposera d’un local provisoire, entre 7 000 et 10 000 m² dans Paris intramuros.

« L’exigence » que « le gouvernement nous demande » d’une mobilisation des collections sur tout le territoire fera qu’ « on ne va pas chômer », a assuré le président de Beaubourg.

Le soutien au Centre Pompidou-Metz sera renforcé. Le pôle francilien de conservation et de création à Massy ouvrira à partir de décembre 2025, avec un espace d’exposition et de multiples activités sur 2 500 m². Le président du Centre va aussi proposer partout des expositions clé en main et renforcer sa présence à l’international, outre les centres déjà existants à Shanghai, Malaga et Bruxelles. « J’espère qu’il y en aura un ou deux de plus », a-t-il noté.

Serge Lasvignes estime que la bonne stratégie est d’affirmer encore plus la « Pompidou touch » : pluridisciplinarité et engagement dans les grands débats de société (égalité, lutte contre les discriminations, réchauffement climatique…).

LQ/AFP