Le caribou arctique et le béluga sont les grands mammifères les plus menacés d’extinction au Canada parmi la moitié des 900 espèces animales observées depuis 45 ans, toutes en forte diminution, a annoncé jeudi l’organisme de protection de l’environnement WWF.
Le rapport « Planète vivante du Canada » recense l’évolution des populations de 903 vertébrés entre 1970 et 2014 et affirme que la moitié d’entre elles ont diminué de 83% en moyenne sur cette période. « Les populations contrôlées de mammifères ont diminué de 43%, en moyenne, entre 1970 et 2014 », précise le rapport de WWF Canada, ajoutant que « certains mammifères terrestres, tels que les chauves-souris et les caribous de la toundra, sont en déclin encore plus drastique ».
Sur les deux millions de caribous recensés dans l’Arctique canadien au début des années 1990, il en reste environ 800 000 têtes, indique le WWF. Pour l’organisme, « les changements climatiques affectent l’Arctique plus rapidement que n’importe quelle autre région dans le monde ».
Une « hécatombe »
La perte d’habitat ou la détérioration des écosystèmes liées au développement urbain et industriel ainsi que la pollution sont aussi responsables de ces disparitions progressives. « La perte de biodiversité n’affecte pas seulement la savane africaine ou la grande barrière de corail en Australie, mais aussi, et fortement notre nature canadienne », a déploré David Miller, président de WWF Canada, parlant d’une « hécatombe » et de « déclin de notre patrimoine naturel ».
Outre les mammifères, les populations d’amphibiens et de reptiles, de poissons et de certains oiseaux ont également décliné de manière significative, selon le rapport. En juillet, une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences a révélé que plus de 30% des espèces de vertébrés sont en déclin dans le monde, à la fois en termes de population et de répartition géographique.
La Terre a connu jusqu’à présent cinq extinctions de masse, la dernière en date, celle des dinosaures, remontant à 66 millions d’années. Selon la plupart des scientifiques, une sixième est en cours.
Le Quotidien/AFP