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Le Canada entre caribou et loup


Environ 184 loups gris vont être abattus depuis des hélicoptères en Colombie-Britannique (ouest du Canada) pour protéger des hardes de caribous. Une décision du gouvernement de la province dénoncée vendredi par les écologistes.

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Pour le gouvernement local de la province de Colombie-Britannique, il ne fait pas de doute que « le loup est la principale cause de mortalité » des caribous. (Photo : illustration AFP)

Ce programme d’abattage est nécessaire pour protéger des hardes de caribous forestiers menacés d’extinction dans deux régions de cette province de l’ouest canadien en raison de la prédation des loups, indique le gouvernement local dans un communiqué.

Dans les monts Selkirk, la population de caribous, qui se déplacent librement entre le sud-est de la Colombie-Britannique et les états américains voisins de Washington et de l’Idaho, est passée de 46 en 2009 à 16 l’an dernier, indique le communiqué. Et pour le gouvernement, il ne fait pas de doute que « le loup est la principale cause de mortalité » des caribous.

Dans cette région, c’est donc 24 loups que le gouvernement compte abattre d’ici la fonte de la neige en les tirant à la carabine depuis des hélicoptères. Le gouvernement veut également abattre de 120 à 160 loups dans le nord-est de la province, où cet animal est aussi mis en cause dans le déclin de quatre hardes de caribous.

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« La cause du problème des caribous, ce n’est pas le loup, c’est la perte d’habitat et l’empiètement de l’homme sur son territoire », a dit Ian McAllister, de l’organisation écologiste Pacific Wild, sur la chaîne CBC. Selon lui, le gouvernement de la province n’a rien fait depuis plus de dix ans pour protéger l’habitat des caribous, grugé par les industries pétrolières et forestières ou par la pratique de loisirs comme la motoneige.

Le gouvernement reconnaît que « la reconstitution de l’habitat du caribou est importante » pour sauver l’espèce, mais affirme qu’il « ne peut répondre aux besoins vitaux de ces hardes à court terme ».

Il soutient aussi que les méthodes traditionnelles comme la chasse ou le piégeage n’ont pas réussi à réduire le nombre de loups. Au contraire, elles contribuent peut-être « à disperser les meutes et à accroître le taux de prédation des caribous ».

Selon le gouvernement, il y a environ 8 500 loups en Colombie-Britannique et cette population n’est pas menacée.

AFP