Avec The BFG (en français Le BGG, Le Bon Gros Géant), 34 ans après E.T., Steven Spielberg renoue avec le merveilleux.
Légende vivante du cinéma populaire, l’américain Steven Spielberg revient au merveilleux avec The BFG , en salles depuis mercredi, taillé pour plaire à tous les enfants qui ne savent pas encore qui fabrique les rêves. Mêlant émotion et féerie, le réalisateur aux trois Oscars a voulu renouer, 34 ans après, avec le souffle d’ E.T. , l’extraterrestre gentil qui a marqué toute une génération.
Au beau milieu d’une nuit d’insomnie, Sophie, petite orpheline toujours plongée dans les livres, voit ce qu’elle n’aurait jamais dû : un géant de sept mètres de haut aux oreilles démesurées parcourt les rues de Londres pour souffler de beaux rêves dans les chambres des enfants. Plutôt fidèle au roman du Britannique Roald Dahl, l’un des auteurs pour enfants les plus lus au monde, le film emmène Sophie au Pays des Géants, un monde merveilleux sur lequel règne malheureusement une colonie de titans mangeurs d’enfants, tous aussi bêtes que méchants.
Tous, sauf un : le Bon Gros Géant, interprété par l’acteur britannique Mark Rylance, unique végétarien parmi ces monstres. Tellement bon qu’il préfère ingurgiter d’immondes salades de schnokombres, sortes de courgettes gluantes dégénérées, plutôt que de toucher un cheveu d’un être humain. Il sauve la vie de Sophie, qui rendra la pareille à son ami en le débarrassant des géants malfaisants grâce à un stratagème impliquant… la reine d’Angleterre, jouée par Penelope Wilton (Isabel Crawley dans la série Downton Abbey ).
Les scènes à Buckingham Palace sont bien plus développées que dans le livre et apportent au film, qui pourrait frôler sans cela avec le grandiloquent, une bouffée d’humour. « C’est probablement mon premier film que l’on pourrait qualifier d’histoire d’amour », déclare Steven Spielberg à propos de The BFG , présenté hors compétition au dernier festival de Cannes. « Il faut croire à la magie, lorsque le monde ne cesse d’empirer, on a besoin de magie », ajoute-t-il encore.
«Ça m’a rappelé mes débuts»
Les parents applaudiront la morale bienveillante du film – on a souvent besoin d’un plus petit que soi, il faut accepter les différences –, peut-être moins la bonne idée de Sophie, qui, pour rejoindre le pays des Géants, entreprend… de se jeter dans le vide par la fenêtre de sa chambre… Changeant complètement de registre après Bridge of Spies (2015), film d’espionnage pendant la guerre froide, Steven Spielberg renoue dans ce film avec sa veine enfantine et familiale développée avec E.T. (1982) ou Hook (1991).
D’ailleurs, il ne cache pas la filiation du BFG avec E.T. – la scénariste est d’ailleurs la même! « J’adore raconter des histoires totalement imaginaires », indique Steven Spielberg, qui raconte que The BFG était l’un des livres qu’il lisait le soir à ses sept enfants. Sur ce film, « il n’y avait plus de barrières, je me sentais totalement libre de faire ce que je souhaitais. Ça m’a rappelé mes débuts en tant que réalisateur », ajoute le cinéaste, père de plusieurs des plus gros blockbusters de l’histoire, des Jaws à Jurassic Park .
Entretemps, les techniques de tournage ont été révolutionnées, et The BFG , à côté duquel l’extraterrestre d’ E.T. passe pour du carton-pâte, en profite à plein. Dans le film, premier Disney signé Steven Spielberg, les géants sont plus vrais que nature, notamment Mark Rylance, nouvel acteur fétiche du cinéaste, qui a remporté cette année l’Oscar du meilleur second rôle masculin, justement pour Bridge of Spies.
Son visage est totalement déformé par ordinateur pour prendre les traits d’un géant aux oreilles démesurées. La petite Sophie, qui n’a peur de rien et tient tête aux géants, est interprétée par une Ruby Barnhill convaincante. La jeune actrice a expliqué avoir « pris quelques cours de théâtre » et joué dans un show télévisé avant The BFG . « Des deux côtés de la caméra, nous sommes tous des enfants », souligne Steven Spielberg.
The BFG , de Steven Spielberg. Actuellement à Utopolis Belval (Esch), Utopolis (Luxembourg), Starlight (Dudelange,), Scala (Diekirck), Le Paris (Bettembourg), Prabbeli (Wiltz) et Sura (Echternach).