Last Summer Dance est de retour ce week-end au parc du château d’Erpeldange-sur-Sûre avec son programme alternatif fait de débats, rencontres, ateliers participatifs, arts plastiques et surtout de musique.
Un millier de personnes se sont rendues l’an dernier au parc du château d’Erpeldange-sur-Sûre, pour la troisième édition de Last Summer Dance. Une fréquentation rikiki, à des années-lumière des grands festivals luxembourgeois, mais qui fait la joie de la petite équipe organisatrice de ce festival décidément pas comme les autres.
Née à Mersch, entre le parc et la gare, la manifestation organisée par l’ASBL Melting Pot s’est installée depuis l’an dernier plus au nord entre Ettelbruck et Diekirch. Ici pas de grandes stars, pas de Pixies comme au Rock-A-Field de Roeser, pas d’ASD ou de Paul van Dyk comme à l’e-Lake d’Echternach, pas non plus de Marlon Roudette comme au Rock um Knuedler de la capitale, mais «une programmation musicale composée de genres différents : reggae, hip-hop, pop, rock, singer-songwriter, grunge, folk, on a même un DJ… et d’un mix entre groupes internationaux et luxembourgeois pour satisfaire tous les goûts, mais en restant toujours dans un style clairement alternatif», explique Véronique Heitz, membre du comité de Melting Pot.
Dans la pratique, on retrouvera la vision de l’association dans la programmation proposée. Il y aura là le groupe berlinois Vello Público dont les quatre musiciens en provenance du Pérou, du Brésil, du Chili et d’Allemagne associent musique latino, reggae et rap. Il y aura aussi les Nancéiens de Kissamilé et leur pop organique aux accents electro-hip-hip. S’y ajoutera la jeune formation allemande de Giant Rooks et son art-pop que certains spectateurs ont déjà pu découvrir à l’Atelier en première partie de Fraftklub. Enfin, nombreux seront les Luxembourgeois : Tuys, Irina, Andrea Fornari, The Kooters, Filiband & Sawuri, The Choppy Bumpy Peaches, Don Simon, Mr. Charly, Johnny Go Nuts, Andrea Galletti et Chris Krysinski. Là encore, des artistes confirmés et d’autres émergents.
Bref, de quoi bien remplir les deux jours de festival. Et encore, pour Last Summer Dance, la musique ne représente qu’un pilier (le principal, certes, mais pas le seul) de sa programmation. «Divers», «participatif», «engagé», «pas commercial», «pluridisciplinaire» : les adjectifs pour qualifier la manifestation sont nombreux et variés. «Un événement qui montre la diversité de la culture et de la société luxembourgeoises, résume Véronique Heitz. On a de nombreuses activités participatives où tout le monde peut venir, donner son opinion, échanger, apprendre de nouvelles choses, rencontrer de nouvelles personnes…»
Une agora moderne
Autrement dit, «une sorte de vision idéale du futur de notre société», selon les responsables, à moins qu’on préfère l’image d’une espèce d’agora moderne, «où on cherche à rassembler les résidents luxembourgeois, les résidents étrangers au Luxembourg, mais aussi des gens venus d’au-delà de nos frontière pour échanger, combattre les stéréotypes et créer une dynamique où tout le monde peut participer à la vie en commun, mais toujours dans une ambiance festive et détendue». Il sera donc cette année question du TTIP (Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, un accord commercial en cours de négociation entre l’Union européenne et les États-Unis prévoyant la création d’une zone de libre-échange transatlantique), de la situation en Syrie, de l’utilisation des monnaies régionales, de la neutralité sur le web, mais aussi de la crise des migrants à travers un « »café pour réfugiés » qui se veut un endroit d’échange entre les réfugiés et les autres visiteurs du festival».
Participatif toujours : la petite scène de la manifestation proposera des moments micro ouvert où les festivaliers pourront monter sur scène, prendre le micro afin de chanter et faire de la musique (des instruments seront à leur disposition), mais aussi, pourquoi pas, improviser, réciter de la poésie, un extrait d’une pièce de théâtre… Il y aura également de nombreux ateliers : théâtre d’improvisation, percussion, yoga, bokashi, capoeira, herbes sauvages, danse, taiji, jonglerie, magie, graffit, «do it yourself»… «Des ateliers donnés dans toutes les langues, annonce l’organisatrice : luxembourgeois, allemand, français… On s’adapte au public, tout le monde fait un petit effort et on s’arrange sans problème.»
Il y aura aussi un «chill lounge» pour permettre aux festivaliers de se détendre, un marché proposant aussi bien de l’artisanat qu’une offre gastronomique diversifiée ainsi que des stands de différentes associations citoyennes.
Et pour compléter ce tableau déjà bien rempli, les organisateurs ont également prévu plusieurs projections de courts métrages grand-ducaux ainsi qu’une exposition d’art. Une quinzaine d’artistes du Grand-Duché et de la Grande Région, souvent jeunes, ont été invités à travailler sur le sujet de la «participation». Un sujet imposé, mais une interprétation libre du thème et une ouverture à différentes formes artistiques : photo, installation, peinture, dessin, sculpture, poésie…
Pablo Chimienti
lastsummerdance.lu