Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Avec un budget XXL pour Pan, le Britannique Joe Wright ne revisite pas la légende de Peter Pan. Mieux : il imagine et met en images la vie d’avant du gamin qui vole.
Dans une note d’intention d’avant-tournage, une précision : «Ce ne sera pas vraiment l’histoire de Neverland que l’on connaît.» Le réalisateur britannique Joe Wright, 43 ans et remarqué précédemment pour Pride and Prejudice, The Soloist, Hanna ou encore Anna Karenina, s’est attaqué cette fois à la légende de Peter Pan. Pour son Pan, il s’est vu attribuer un budget XXL – 150 millions de dollars – par la Warner Bros.
Jusqu’alors et depuis 1953, pas moins de quatre films ont été consacrés au héros qui refuse de grandir. Avec Pan, Joe Wright, propose une lecture différente, et se concentre sur les évènements qui ont précédé Peter Pan – à l’époque, le capitaine Crochet avait encore ses deux mains et le gamin ne savait pas encore voler… – Wright a donc tourné un «prequel», imaginant l’origine des personnages créés par l’Écossais J. M. Barrie en 1902.
Le capitaine Crochet, en ami de Peter
Et l’on est embarqué dans l’histoire d’un gamin enlevé à l’orphelinat, débarquant au Pays imaginaire et enlevé. Il se trouve une famille d’adoption, mais le quotidien n’a rien de féérique. Imaginez : il est accueilli par Barbe Noire, Lily la Tigresse et leurs acolytes – sur cette scène, le réalisateur a collé l’hymne grunge de Nirvana, Smells Like Teen Spirit … – N’empêche! Facétieux et malin qu’il est, il va réussir à attendrir des pirates au cœur dur pour sauver les enfants perdus. Alors, il va vivre une palpitante aventure, sera confronté à de nombreux dangers et découvrira son destin : devenir Peter Pan, un héros connu dans le monde entier. « Peter Pan, c’est un univers de pure fantaisie lié à l’enfance, saupoudré d’un sens de l’étrangeté », explique Wright dont les parents dirigeaient un théâtre de marionnettes et qui, dans Pan, fait de Barbe Noire le vrai méchant et non pas le capitaine Crochet, ami de Peter.
Le risque avec une nouvelle adaptation d’une légende, c’est bien le ronronnement, la redite. Avec un esprit malin et une belle intelligence, Joe Wright a su éviter un tel écueil : Pan, c’est le grand mix de ses admirations et de ses influences. Ainsi, le réalisateur britannique a su mêler avec brio et agilité des références au Cirque du Soleil, à Avatar de James Cameron, à Life of Pi d’Ang Lee ou encore à l’univers de Tim Burton. Une vraie féerie!
Serge Bressan
Pan, de Joe Wright. (États-Unis, 1h51) avec Hugh Jackman, Levi Miller (II)…
