Les instruments de la sonde européenne Rosetta, dans laquelle voyageait le robot Philae qui s’est posé en novembre sur la comète Tchouri, une première, ont révélé des caractéristiques inattendues de ce corps céleste, selon les résultats de sept études publiées jeudi.
Comme toutes les comètes, Tchouri conserve les traces de la matière primitive du système solaire témoignant des conditions de sa naissance il y a 4,5 milliards d’années. (Photos : AFP)
Ces observations confirment que la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, surnommée Tchouri, large de quatre kilomètres et distante de 510 millions de kilomètres de la Terre, est riche en matériaux organiques. Mais les images prises par la caméra à haute définition Osiris montrent une forme inhabituelle du noyau qui est composé de deux lobes séparés par une sorte de cou dont l’origine reste inexpliquée. « Les résultats de ces premières analyses jettent les bases pour la suite de la mission », a jugé Matt Taylor, de l’Agence spatiale européenne (ESA).
La surface de la comète, de composition assez homogène, présente une étonnante grande diversité de structures géologiques résultant des phénomènes d’érosion dont, par exemple, des ondulations identiques à celles observées dans les dunes de sable sur Mars. « Nous avons été surpris par la variété des structures géologiques », a relevé Hans Nilsson, de l’Institut suédois de physique spatiale, un des co-auteurs d’une de ces études publiées dans la revue américaine Science. « L’atmosphère de la comète – composée d’un mélange de poussière et de molécules de gaz – semble être inégalement distribuée autour du noyau », a-t-il ajouté.
Un détecteur de Rosetta, en orbite autour de la comète à environ 30 km, a déjà récolté une moisson de données sur les grains provenant du noyau comme leur taille et leur composition. Les chercheurs ont déterminé que ce noyau était très poreux. De plus, ils jugent surprenant que Tchouchi soit aussi active en étant autant éloignée du Soleil à ce stade de son orbite, une activité qui se concentre dans la région du « cou » où de la glace d’eau a été détectée.
L’ensemble des images a permis de réaliser un modèle en trois dimensions de Tchouri et la topographie détaillée du site d’atterrissage de Philae. La qualité des mesures et des observations de Rosetta va encore s’améliorer quand la sonde va s’approcher mi-février à environ six kilomètres de la surface de Tchouri. Ce survol, à la plus basse altitude jamais tentée, permettra aux instruments « de prendre des images et d’effectuer un spectre de la surface avec une résolution sans précédent », a expliqué jeudi l’ESA.
Le robot Philae, passager depuis plus de dix ans de la sonde spatiale européenne Rosetta, s’est posé le 12 novembre sur la comète. Après deux rebonds, il s’est retrouvé coincé entre des falaises, dans un lieu peu éclairé. Ses batteries solaires ne peuvent donc pas se recharger. Il devrait se réveiller vers mars lorsque la comète sera plus près du Soleil et recevra davantage de lumière.
AFP
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