Face à l’appétit du public et un marché très concurrentiel, les chaînes françaises optent pour des séries « de plus en plus innovantes et audacieuses », faites maison ou étrangères.
« On observe des tentatives assez variées en termes de format et de genre. On voit bien que les chaînes s’ouvrent », note Frédéric Lavigne, directeur artistique du festival Séries Mania qui se tient en ce moment à Paris, véritable caisse de résonance de l’évolution du secteur.
Les diffuseurs n’ont ainsi pas été insensibles à la série américaine Mr Robot, ce jeune pirate informatique toxicomane, à La Trêve, polar belge corrosif, ou encore à Thirteen, drame sur une jeune fille captive pendant 13 ans qui échappe à son ravisseur.
« On sent une volonté d’essayer des choses nouvelles qui va dans le bon sens, ce sont des séries plus innovantes et audacieuses », remarque Frédéric Lavigne.
La concurrence dopée par Netflix
Les chaînes publiques font aussi leur marché en Europe, à l’instar de France 2 qui a acquis la britannique Guerre et Paix et plus récemment Follow the money, série danoise écrite par les créateurs de Borgen. France 3 vient, quant à elle, d’acquérir The Night Manager, production britannique sur fond de trafic d’armes avec Hugh Laurie (Dr House).
Sur Arte, arriveront bientôt Cannabis, une coproduction franco-espagnole, et la flamande Beau Séjour, un polar fantastique, toutes deux en compétition à Séries Mania.
Canal+ mise sur deux séries ambitieuses The Five, créée par le maître du polar Harlan Coben, et 11.22.63, adaptation du roman fantastique de Stephen King, où James Franco retourne dans le passé pour empêcher l’assassinat du président Kennedy. TF1 ne sera pas en reste avec l’acquisition de Marseille créée par Netflix.
Netflix justement, devenue LA référence avec des créations originales régulières, semble avoir dopé la concurrence. Ces cinq dernières années, « il y a une prise de conscience collective » et la France compte désormais de « véritables amateurs de séries » parmi les diffuseurs, producteurs et réalisateurs, relève la profession.
Outre « l’énorme demande » d’un public insatiable, adepte du binge-watching, « la série est devenue un bien culturel, au même titre qu’un livre, qu’un disque ou qu’un film ». Elle est aussi devenue le genre idéal de la télé.