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La Saint-Valentin, on l’aime ou pas


Un baiser sur la bouche, de métro. Quelques mots tendres, au bout des lèvres. Un amour de tous les jours de l'année, plus que d'un 14 février... (illustration AFP)

La fête des amoureux, qu’elle soit prise au premier degré, exploitée ou contestée, ne laisse personne indifférent. Sinon, pourquoi la célèbre-t-on encore aujourd’hui ?

C’est la Saint-Valentin, la fête des amoureux ! Mais est-ce vraiment encore une fête ? Si certains voient la vie en rose et des cœurs partout depuis des semaines rien qu’en l’anticipant, d’autres la redoutent autant que le repas de Noël dans la belle-famille. Des semaines avant le 14 février, le marketing dégouline d’idées cadeaux et fait monter la pression quand ce n’est pas le/la Valentin(e) lui-même qui s’en charge. Car oui, à moins de se contenter d’un bouquet de fleurs, d’une boîte de chocolats ou d’un appareil d’électroménager, la Saint-Valentin peut se transformer en challenge ou en quête du cadeau parfait. Mais parfait pour qui ?

Entre les célibataires qui dépriment, les indécrottables romantiques à l’optimisme débordant et ceux à qui la fête des amoureux ne fait ni chaud ni froid, il y a les terrifiés du cadeau, ceux qui n’envisagent même pas de se présenter devant l’être aimé sans cadeau le jour de la Saint-Valentin. Ce sont les cibles préférées des commerçants qui se frottent les mains à l’approche de ce jour au cours duquel ils réaliseraient l’équivalent d’un mois de chiffre d’affaires. Après Noël et Halloween, la Saint-Valentin serait la troisième fête commerciale la plus rentable.

Une fête pas si rose

Des pages et des pages entières sur internet conseillent aux commerçants sur comment ne pas louper ce jour incontournable et s’assurer un pic de ventes à cette période. Emballages, décorations, offres promotionnelles, concours… Rien n’est laissé de côté sur la palette des artistes du marketing. La Saint-Valentin est mise à toutes les sauces du moment qu’elle permet de vendre. Pour exemple, une annonce trouvée sur Facebook pour une vente publique d’une maison à Luxembourg qui suggère qu’il pourrait s’agir d’«un beau cadeau pour la Saint-Valentin».

En général, quand ils n’ont pas de meilleure idée, les hommes offrent des fleurs, des roses. Symboles d’amour, de sensualité et de dévotion, elles sont aussi source de pollution. Environ 70% des roses vendues sur le continent européen sont cultivées en Afrique, au Kenya plus précisément. Le transport des roses génère des émissions de CO2 et participe au réchauffement climatique. Les roses vendues aux États-Unis ce jour-là équivalent à 9 000 tonnes de CO2, soit la pollution émise par 2 500 automobilistes pendant un an. Donc, tant qu’à offrir des fleurs, mieux vaut choisir des fleurs en pots ou un arbre avec Ecotree. Les arbres conservent le carbone et favorisent la biodiversité. Un cadeau durable à l’image de l’amour qui lie le couple. En théorie…

En pratique, la Saint-Valentin n’est pas si rose. Il y a les célibataires pas fiers de l’être, les fraîchement délaissés qui noient leur chagrin au fond d’un pot de glace et ceux qui ne sont plus heureux en couple et qui ne supportent pas qu’on leur joue la mélodie du bonheur dès le début du mois de février. La fête des amoureux peut servir de déclencheur à la rupture. Elle peut entraîner une remise en question du couple. Selon une étude de l’université de Calgary au Canada, le nombre des signalements de violences conjugales augmenterait de 20% les 14 février.

Soirées dissidentes

La Saint-Valentin a beau avoir succédé aux Lupercales, fêtes romaines de la purification et de la fécondité consistant principalement en une course lors de laquelle les hommes poursuivaient les femmes et les frappaient avec des lanières de peau de bouc pensant que les coups favorisaient la fécondité, mieux vaut offrir un bouquet de roses avec des épines plutôt que des coups.

Faites l’amour, pas la guerre, prônaient les soixante-huitards. On serait tenté de leur dire de ne pas attendre le 14 février et sa collection de publicités mercantiles pour cela. Pour ceux qui n’aiment pas la mièvrerie rose bonbon de cette journée, une tendance émerge : les soirées dissidentes «anti»-Saint-Valentin. Bouneweger Stuff, Tom’s Bar et d’autres s’y sont mis à Luxembourg. Elles sont ouvertes à tous – à une condition : ne pas aimer cette fête – et certaines ont même lieu sur réservation dans le party-bus.

Enfin, les chastes célibataires qui veulent un amoureux pour le prochain 14 février peuvent aller allumer un cierge à l’église de la paroisse Saint-Valentin à Rambrouch.

Sophie Kieffer

Un tendre souvenir

Le Science Center de Luxembourg propose une idée de cadeau très originale : une figurine en miniature de votre amoureux ou de votre amoureuse ! Il suffit d’un scan et d’un petit tour dans l’imprimante 3D du centre. Trois semaines plus tard, une figurine en couleur est livrée à domicile. Si cette attraction est disponible toute l’année, une offre spéciale sur réservation est disponible.

Informations sur science-center.lu.