La pianiste Zala Kravos, âgée de 13 ans, vit à Luxembourg depuis 2007. Elle donnera son premier récital sur sa terre d’adoption ce jeudi soir. L’occasion de découvrir une perle rare à qui l’on promet une fabuleuse carrière.
Entre ses cours au Conservatoire à Luxembourg et à l’école européenne et sa formation «poussée» du côté de la réputée chapelle musicale Reine-Élisabeth à Bruxelles, Zala Kravoscourt après le temps pour se former au piano, sa passion de toujours.Entretien avec une adolescente à l’aise en interview comme derrière son instrument, sous le regard bienveillant de son père.
Née en 2002 en Slovénie d’une mère d’origine chinoise et d’un père slovène, Zala Kravos collectionne déjà les prix et les distinctions – elle a notamment gagné la médaille d’or aux concours de l’UGDA trois fois. Étudiante au Conservatoire de Luxembourg depuis 2008 (auprès de Marco Kraus puis de Jean Muller), elle y passe ce jeudi matin son examen technique, première étape devant la conduire au premier prix et à d’autres horizons.
Faisant partie des talents soutenus par l’association Artistes en herbe (présidée par Albena Petrovic-Vratchanska) ou par Piano Kids (Edgard Muller), la jeune pianiste, par le biais de ces «tremplins», joue régulièrement en public depuis 2008, en solo et avec orchestre (plus d’une dizaine de fois).
Élève depuis 2012 de la grande pianiste Maria João Pires au sein de la chapelle musicale Reine-Élisabeth, elle bénéficie depuis trois ans d’une bourse de la Fondation Michelle (gérée par le Fonds culturel national). Autant d’appuis qui devraient faire d’elle un talent de demain.
Lien vers sa chaîne Youtube.
« Je ne suis qu’une parmi les autres »
Le Quotidien : Comment avez-vous découvert le piano?
Zala Kravos : Je ne suis pas issue d’une famille de musiciens, même si mon père est un passionné de musique, qu’il pratique en amateur. Quand j’étais bébé, mes parents m’emmenaient régulièrement à des concerts, durant lesquels j’étais très sage, attentive… Dès que je voyais un piano, en visite chez des amis, par exemple, je voulais à tout prix le toucher… Mais souvent, je n’avais pas le droit! Jusqu’au jour où j’ai été chez ma tante, à Paris, qui en avait un.
Mes parents m’ont alors donné l’autorisation d’y jouer, et je me suis mise directement à improviser dessus. Mon père, comme ma mère, ont vu qu’il y avait quelque chose chez moi. Une connexion naturelle avec cet instrument. Du coup, à l’âge de 3 ans, ils m’ont inscrite à un cours d’éveil musical, à Bruxelles.
C’est à partir de là que vous vous y êtes mise…
Pas vraiment. Un peu plus tard, vers mes 5 ans, mon père m’a demandé quel instrument je voulais pratiquer. Car si j’aimais le piano, la harpe me plaisait également! J’ai finalement choisi le piano, car je croyais que c’était facile d’en jouer. Je me suis trompée! Mais j’ai vite progressé.
Qu’est-ce qui vous plaît dans cet instrument?
C’est un instrument pas comme les autres. Il a des avantages et des inconvénients. D’abord, contrairement au violon par exemple, le piano n’a pas besoin d’une programmation préalable. L’interprète n’a pas à préparer, en amont, le son, vu qu’il est généré par les marteaux. En même temps, ça rend le travail du musicien plus compliqué, car s’il veut plusieurs types de sons, il doit rechercher et développer tout le potentiel de l’instrument seulement par son toucher.
C’est aussi ce qui rend sa pratique intéressante. Autre obstacle : le pianiste ne trimballe pas son instrument aux concerts, et doit s’adapter à celui qu’on lui fournit. Il faut alors s’habituer à passer d’un piano à un autre, et se les approprier.
Quels sont vos compositeurs et musiciens préférés?
Je n’aime pas un compositeur en particulier, car chacun a son propre charme et style. Par exemple, en Bulgarie, j’ai joué du Ravel, avec un orchestre ( concerto en sol majeur ), et ça m’a marquée en profondeur. C’était génial. J’ai aussi beaucoup joué du Chopin – qui était, rappelons-le, pianiste. C’est très naturel pour moi de le jouer. Ça correspond bien à mon caractère.
C’est-à-dire?
C’est une musique intime et légère. Quand on lit ses correspondances, ses lettres, on apprend qu’il n’était pas à l’aise devant un public nombreux. Il préférait les petits salons pour se produire.
À l’âge de 10 ans, Zala se met à improviser et écrit la « cadenza » ci-dessous : « C‘est entièrement mon travail, je n’ai utilisé que quelques conseils de deux de mes professeurs », précise-t-elle sur sa chaîne Youtube :
La pratique du piano à haut niveau, qu’est-ce que cela implique?
D’abord, avoir le soutien de sa famille et des professeurs. Comme le piano réclame un sacré investissement, un bon encadrement est nécessaire. C’est même très important pour le développement. Ensuite, avoir du temps, bien sûr. Et je n’en ai pas assez! Je vais à l’école européenne, où les journées sont très longues. Je rentre alors à 18 h sans avoir touché un piano… Et après, il faut avoir encore de l’énergie, après les cours et les devoirs, pour s’y mettre.
En gros, avec cet emploi du temps, j’arrive à jouer une à deux heures par jour, ce qui n’est pas assez, surtout au vu de mon programme de formation, difficile. Dans ce sens, avec mes parents, on recherche d’autres possibilités de scolarité pour que je puisse m’accomplir en tant que musicienne – même si je compte bien avoir mon bac! Cette période de ma vie est cruciale : l’adolescence est là où l’on développe ses capacités. C’est à cet âge qu’un artiste et un individu se forment. Par contre, les week-ends, je mets les bouchées doubles avec mes cours à Bruxelles.
Quelle est donc la particularité de cette école?
La chapelle musicale Reine-Élisabeth est destinée à développer, à perfectionner des musiciens professionnels. On est seulement trois « jeunes artistes » – sur quelque 60 élèves – à ne pas être majeurs. Sur place, je suis des cours avec Maria João Pires et son assistante, Sylvia Thereza Silveira. Avec cette dernière, on partage ensemble une passion pour le piano. Il arrive que l’on travaille cinq heures sans s’arrêter!
À l’école, comment est perçue la pratique pianistique?
J’ai beaucoup d’amis qui jouent un peu du piano – et d’autres instruments. Disons que je ne parle pas beaucoup de mes concerts. C’est comme deux vies parallèles. Je ne suis qu’une parmi les autres. Ceux qui me sont plus proches connaissent bien sûr ma passion. Ils seront d’ailleurs là pour le récital à Neimënster.
Vous souvenez-vous de votre premier concert?
J’avais cinq ans et c’était à l’École européenne, avec un de mes professeurs, Dasa. Elle m’avait fait confiance sachant que j’avais commencé le piano seulement quelques mois auparavant. J’ai encore une vidéo! À cet âge-là, j’étais naïve, insouciante et totalement décontractée. Je regardais le public et je rigolais. C’était une fête!
Aujourd’hui, comment appréhendez-vous la scène?
Certaines personnes disent que le stress diminue avec l’âge, la pratique, l’expérience… Je ne suis pas d’accord! Plus on fait de concerts, plus notre responsabilité est grande. Quand on est exigeant avec soi-même, la pression est toujours là. Après, c’est vrai, avec le temps, on apprend comment partager avec le public… et se relâcher.
Qu’est-ce qu’implique un récital comme celui de ce jeudi soir?
On est seule avec son piano. C’est un concert long avec un programme imposant. Pour mon premier véritable récital au Luxembourg, j’ai prévu un répertoire varié, qui va du classique au contemporain. Je vais jouer du Beethoven, Brahms, Chopin, Debussy et encore Liszt, mais aussi une pièce moderne, écrite pour moi : celle de la compositrice luxembourgeoise d’origine bulgare Albena Petrovic-Vratchanska, qui s’intitule Rêve de cristal . J’ai un collier et je le mets sur les cordes de piano. Ça donne une sonorité très spéciale…
Jouer au Luxembourg, votre terre d’adoption, est-il quelque chose de particulier?
Oui, car il y aura mes amis, mes professeurs et beaucoup de gens qui me soutiennent. Après, j’espère pouvoir enchanter le public et prendre du plaisir.
Quelles sont vos envies pour l’avenir?
Réussir mon examen, obtenir mes diplômes et trouver une école dans laquelle je pourrai accomplir mes rêves en tant qu’artiste. Il y a aussi d’autres concerts qui se profilent à l’horizon, et qui me motivent. D’abord le 23 mai avec Cathy Krier. Ça me plaît de partager la scène avec elle. On devrait jouer la Fantaisie de Schubert, qui est l’une des pièces les plus difficiles du répertoire à quatre mains. Elle est très subtile et nécessite, avec son partenaire, de bien se comprendre. La saison prochaine est aussi prévu un concerto de Mozart à la Philharmonie. Ça, pour le coup, c’est un vrai rêve…
Grégory Cimatti
Récital de Zala Kravos, à Neimënster (salle Krieps) – Luxembourg. Ce jeudi 4 février à 20 h. Infos.
Concours International
d’Accompagnement au Piano
S.11-D.12 Mars 2017
Sous le patronage
du Festival de Musique Française de Ville d’Avray – Paris
Président d’Honneur : Laurent Petitgirard
Programme :
Eliminatoire (samedi 11 mars 2017)
1 / oeuvre imposée pour piano seul : Sonate de Paul Dukas, 1er mouvement
2 / transposition (du ½ ton à la tierce majeure inclue, communiquée par couriel 5 jours à l’avance)
3 / réduction d’orchestre (oeuvre annoncée aux candidats 5 jours à l’avance par courriel)
Finale : (dimanche 12 mars à 17h)
1/ accompagnement d’un chanteur. Mélodies françaises indiquées aux candidats à l’issue de l’éliminatoire
2/ accompagnement d’un instrumentiste soliste (idem).
Il est possible de se procurer la totalité des partitions à : http://www.di-arezzo.com
Jury : Jean-Marie Cottet, Philippe Biros, Jean-Louis Petit, XX
Règlement :
– 1/ Le concours est ouvert aux pianistes de toute nationalité, sans limite d’âge.
– 2/ Les éliminatoires ont lieu le samedi 11 mars 2017 au Château de Ville d’Avray, 8 rue de Marnes. La finale le dimanch 12
mars à 17 h en concert public dans le même lieu.
– 3/ Le droit d’inscription est de 50 euros.
– 4/ Les horaires de passage pour les éliminatoires seront communiqués aux candidats après le tirage au sort effectué le 1 mars
2017, date limite d’inscription. Les candidats qui n’auront pas confirmé leur participation à cette date ne pourront pas concourir.
– 5/ Les décisions du jury sont sans appel (le jury se réserve le droit d’interrompre un candidat quand il le juge nécessaire).
bulletin d’inscription
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adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . code-ville . . . . . . . . . . . . pays . . . . . . . . . .
téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . .e-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Je m’inscris au concours international d’accompagnement au piano et déclare avoir pris connaissance du règlement.
Je joins un chèque de 50 euros libellé au nom de Festival de Musique Française
Date : signature :
à l’ordre de : FESTIVAL DE MUSIQUE FRANCAISE
c/o Jean-Louis PETIT 34 Avenue Bugeaud F-75116 PARIS
tél.(**33).[0]1.78.33.14.57/ / e-mail : concours@jeanlouispetit.com
Liste des prix :
Premier prix : 1500 euros (Prix du Conseil Départemental des Hauts-de-Seine), deuxième prix : 1000 euros (Prix de la Commune
de Ville d’Avray), Prix du Public.
http://club.quomodo.com/piano2 http://festival.wifeo.com
Avec l’aide du Conseil Départemental des Hauts-de-Seine, Président Patrick Devedjian ; de la Communauté de Communes
“Grand Paris Seine Ouest”, Président Pierre-Christophe Baguet ; de la Commune de Ville d’Avray Maire Denis Badré ;
coproduction Association des Concerts de Ville d’Avray, dir. Jean-Marie Cottet ; MPT-VA dir. Nadya Hellal ;
en partenariat avec les Editions FORTIN-ARMIANE Paris http://www.editionsmusicalesfortin.com et http://Musiciens.fr