Nouveau lieu, ambitions inchangées… La Luxembourg Art Week prendra ses aises en novembre dans une construction éphémère sur mesure située au Glacis, tout en gardant son offre digitale et ses envies XXL. Découverte.
Voilà deux ans que la Luxembourg Art Week est troublée dans sa croissance tranquille. Bien heureusement, à sa tête, Alex Reding n’est pas du genre à se la couler douce. Monté sur ressorts, le débit nerveux, le promoteur ne s’est pas lamenté sur son sort, ni sur celui des galeries et des collectionneurs. Avec son équipe, face à la pandémie, et dans un temps record, il a proposé une version 2020 totalement digitale du rendez-vous, certes moins glamour qu’à l’accoutumée.
C’est qu’une annulation aurait coupé l’élan d’un salon qui, depuis 2015, renforce sans forcer sa notoriété et son réseau avec l’envie, avouée, de jouer dans la cour des grands. Pour preuve, avec cet ersatz numérique, reconduit d’ailleurs cette année, la LAW «a pris de l’avance sur tous ses concurrents», s’enthousiasme dans un rire le galeriste, qui vient d’ouvrir en cette rentrée une succursale à Bruxelles, histoire de noircir encore un peu plus un agenda qui déborde de toutes parts.
La halle Victor-Hugo, toujours réquisitionnée
Avec un virus coriace et persistant, Alex Reding a eu, cette année encore, sa part de sensations, alors qu’il était pourtant prévu de reconduire, pour novembre prochain, les exposants refroidis par le confinement, mais satisfaits, au final, de l’édition «distanciée» – avec plus de 30 000 visiteurs en ligne durant deux semaines. En effet, toujours réquisitionnée par le gouvernement comme centre de vaccination, la halle Victor-Hugo n’est toujours pas disponible. Pas sûr, d’ailleurs, que la LAW y remette un jour les pieds.
«On est reconnaissant d’avoir pu y tracer notre chemin», avoue-t-il, avant de reconnaître «l’étroitesse, la complexité et le côté vieillot» du lieu. Face à la nouvelle contrainte, pour le coup, il a décidé, non plus de surprendre ses homologues mais bien de les imiter, en imaginant une construction éphémère rigide sur le champ du Glacis, lieu d’implantation traditionnelle de la sculpture monumentale qui accompagne la foire.
30 % de surface en plus
«Ce genre de structure, c’est quelque chose d’habituel dans l’art contemporain», sourit-il. La Luxembourg Art Week s’inspire donc, pour la forme, de la FIAC (Londres), d’Art Basel (Miami) ou encore de la Frieze (Londres), en prenant bientôt ses aises sous une tente imposante (90 X 50 m), lui permettant d’y incruster une douzaine d’invités supplémentaires grâce à un gain de «30 % de surface». Et ce n’est pas fini… «Hier encore, j’ai eu un appel, et non des moindres!», lâche-t-il en direction de Leslie de Canchy, la directrice de la LAW, qui peut difficilement en placer une.
Mais si «plein de choses se concrétisent encore», et qu’il faudra leur trouver une place dans cette manifestation devenue tentaculaire, certaines choses ne changent pas. Ainsi, la LAW ne révolutionne pas tout et reste fidèle à ses principes avec trois sections – une pour les galeries confirmées (Main Section), une autre pour les émergentes (Take Off), une dernière qui met l’accent sur une scène artistique en particulier, en l’occurrence celle de Bruxelles (Focus). Tout autour, en se voyant comme «une plateforme cultuelle», le salon multiplie ses offres périphériques, dans une «synergie» avec les acteurs nationaux (Mudam, Casino, université du Luxembourg…). Un fourmillement, «in situ» et hors les murs, toujours intéressant, et sans quoi Alex Reding s’ennuierait sûrement.
Grégory Cimatti
Du 12 au 14 novembre.
https://luxembourgartweek.lu
7e édition
Nouveau lieu : champ du Glacis
Présence à la fois en physique (THE FAIR) et en digital (AW3D)
Plus de 80 galeries, institutions et associations d’artistes
Plus de 15 000 visiteurs attendus sur place, et 30 000 en ligne
3 continents/12 pays représentés
450 artistes au catalogue
1 600 œuvres