La plus haute cour du Royaume-Uni a autorisé mercredi l’Écosse à fixer un prix minimum de l’alcool, dont sa boisson emblématique, le whisky, afin de lutter contre l’alcoolisme. La Cour suprême a rejeté un appel formé par l’association du whisky écossais (SWA), qui représente les intérêts de l’industrie du whisky en Écosse, soutenue par spiritsEUROPE et le Comité européen des entreprises vins (CEEV).
« Je suis absolument ravie que la Cour suprême ait confirmé la fixation d’un prix minimum. Cela a été une long chemin – et aucun doute que cela continuera à soulever des critiques- mais c’est une démarche audacieuse et nécessaire pour améliorer la santé publique », a twitté Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise et cheffe du Parti national écossais (SNP).
En 2016, 1 265 décès étaient liés à l’alcool en Écosse, où vivent 5,3 millions de personnes, une augmentation de 10% par rapport à l’année précédente. Pour la SWA, il y avait de meilleures façons d’atteindre cet objectif, mais la Cour suprême a décidé à l’unanimité que cette disposition n’enfreignait pas la loi et constituait « un moyen proportionné d’atteindre un but légitime ». « Nous acceptons la décision de la Cour suprême », a réagi Karen Betts, responsable de l’association du whisky écossais, sur le site internet de l’association.
« L’industrie du whisky écossais continuera à travailler en partenariat avec le gouvernement et avec des associations pour promouvoir une consommation responsable et combattre les méfaits liés à l’alcool », a-t-elle ajouté. « Nous sommes impatients de voir si le prix minimum peut avoir un impact sur la relation complexe et nuisible de l’Écosse avec l’alcool », a commenté dans un communiqué Miles Briggs, chargé des questions de santé au sein du Parti conservateur écossais, qui soutient le gouvernement.
Le sur la fixation d’un prix minimum a démarré en 2009, le gouvernement écossais annonçant sa volonté d’introduire la mesure notamment pour empêcher les ventes d’alcool à prix cassé. Les députés ont rejeté la proposition en 2010 mais la question est revenue au Parlement l’année suivante et en mai 2012, les députés ont approuvé une loi proposant d’augmenter de 50 pence (0,55 centimes d’euros) le prix par unité d’alcool.
Dorénavant, une bouteille de 70 cl de whisky ne pourra pas être vendue en-dessous de 14 livres (15,60 euros) et une bouteille de 75 cl de vin à 12,5% pas moins de 4,69 livres (5,2 euros). Craignant que cela ne nuise aux exportations, l’association du whisky écossais va « maintenant se tourner vers les gouvernements écossais et britanniques pour qu’ils soutiennent notre industrie ».
« Il est essentiel que les emplois et les investissements que l’industrie fournit en Écosse ne soient pas touchés », ajoute l’association.
Le Quotidien/ AFP.