Accueil | Culture | La Japan Expo fête les 100 ans de l’animation

La Japan Expo fête les 100 ans de l’animation


"Hirune Hime : rêves éveillés" raconte l'histoire d'une lycéenne qui jouit dans ses rêves de pouvoirs magiques grâce à sa tablette. (capture vidéo)

Grande figure de l’animation japonaise, Kenji Kamiyama est à Paris pour présenter son dernier film et comme invité de marque à la Japan Expo, qui se concentre cette année sur l’animation dont on fête les 100 ans.

« Avant, je ne me rendais pas compte que mes œuvres étaient aussi appréciées à l’étranger », confie le cinéaste à quelques jours de la sortie mercredi prochain de son nouveau long métrage Hirune Hime : rêves éveillés. Il interviendra à plusieurs reprises sur son œuvre et l’animation japonaise lors de la manifestation qui a attiré l’année dernière 235 000 personnes.

Connu pour la série Eden of the East, le cinéaste de 51 ans s’est fait un nom avec le film d’animation Ghost in the Shell : Stand Alone Complex.

Pour sa 18e édition, la Japan Expo fête les 100 ans de l’animation japonaise, qui remontrait à un court métrage de 1917, L’épée émoussée. « Je ne savais même pas que l’animation existait avant la Seconde Guerre mondiale ! Pour moi, le premier vrai film d’animation japonais c’est Le Serpent Blanc« , un film de 1958, raconte le cinéaste. C’est ensuite « dans les années 70 que s’est opéré le véritable tournant de l’animation nippone » lorsque ce type de film a commencé à viser un public d’adultes et non plus d’enfants, en particulier avec Yamato (1977), Gundam ou la série Conan, le garçon du futur, créée par Hayao Miyazaki (1978).

Le « déclic » avec Star Wars

Face à une industrie de l’animation toute puissante au Japon, les « films live », les longs métrages classiques, ont bien du mal à se faire une place. Le réalisateur de Ghost in the Shell en est la preuve vivante puisqu’à la base il voulait tourner des films comme Star Wars, qui a été pour lui « un déclic ». « A l’époque, il n’y avait pas du tout de grosse maison de production au Japon, je n’aurais pas pu faire un film de cette envergure. En fait, l’équivalent, c’était le cinéma d’animation. C’est pour ça que je me suis jeté dedans ! »

Aujourd’hui, l’animation japonaise a dépassé les frontières. En France tout particulièrement, le succès est au rendez-vous depuis que Hayao Miyazaki a ouvert l’animé aux adultes en 2002 avec Le voyage de Chihiro (1 247 104 spectateurs). Le long métrage Your Name de Makoto Shinkai, qui a attiré cette année plus de 250 000 spectateurs français, est devenu le film d’animation japonais ayant le mieux marché au monde (331 millions de dollars), devant Le voyage de Chihiro (289 millions).

Kenji Kamiyama rêve du même succès pour son nouveau film. Cette histoire est celle d’une lycéenne qui jouit dans ses rêves de pouvoirs magiques grâce à sa tablette. Son prochain projet, un film ou une série animée, sera un retour à Ghost in the Shell et devrait sortir d’ici deux ans.

La Japan Expo, qui se terminera dimanche au Parc des expositions de Villepinte, est le plus important festival européen dédié à la culture et aux loisirs japonais (cuisine, sports…).

Le Quotidien/AFP