Le film d’animation de l’été, c’est The Minions de Pierre Coffin et Kyle Balda, les créateurs de Despicable Me. Tout est à l’écran pour que le phénomène jaune submerge le monde entier.
Ils n’ont rien perdu de leur bêtise depuis les deux volets de Despicable Me : Les Minions, qui jouent désormais les premiers rôles, envahissent les salles aujourd’hui.
Nous voilà prévenus par la bande-annonce : «Les Minions sont sur cette planète depuis bien avant nous. Ils portent toutes sortes de noms : Dave, Carl,… Lui, c’est Norbert. C’est un abruti. Ils ont tous le même but : servir le maître le plus ignoble qui soit. Trouver un maître, c’était facile. Le garder, c’était plus… compliqué.» Et sur l’écran au Luxembourg et partout en Europe, c’est une véritable invasion.
De petites créatures qu’on appelle les Minions et qui donnent leur nom au titre du grand film d’animation de cet été. De l’animation tout public, et le distributeur assure que tous, dès 3 ans, peuvent aller le voir. Parce que, oui, c’est prévu, inscrit dans l’ordre des choses, tout le monde, petits et grands, tout-petits et très grands, va adorer les personnages jaunes, longs et ronds. Le film est signé Pierre Coffin et Kyle Balda. En VO, les voix sont assurées par des stars hollywoodiennes parmi lesquelles Sandra Bullock, Michael Keaton ou encore Jon Hamm… Du lourd, donc, pour un succès annoncé.
L’un des deux réalisateurs, le Français Pierre Coffin, 47 ans, passé dans les studios londoniens Amblimation de Steven Spielberg et coréalisateur des deux volets de Despicable Me (Moi, moche et méchant en VF), est catégorique : «Les Minions, c’est Charlie Chaplin et Jacques Tati.» Et de développer : «Une grande partie du fait qu’on comprenne les Minions passe par ce qu’ils font physiquement. Leurs expressions faciales, leurs paupières, leur façon de se placer… Tout vient de la pantomime. Les Minions demandent un effort d’attention inconscient de la part du spectateur et c’est ce petit effort-là, je pense, qui crée la magie.»
Bien sûr, le film n’est pas seulement une prouesse technique d’animation. Coffin et Balda ont pensé et écrit une histoire. Universelle. Sans marque ni repère temporel. Donc, au début du tout début, de simples organismes monocellulaires de couleur jaune. On sait très vite qu’au fil des siècles, les Minions ont été au service de maîtres plus abjects les uns que les autres. Et puis, ces maîtres ont disparu, des tyrannosaures à Napoléon. Conséquence : nos Minions ont frôlé le burn-out, ont plongé dans la déprime… Sauf que l’un de ces petits êtres jaunes a une idée : avec Stuart l’adolescent rebelle et Bob l’adorable petit, Kevin décide de trouver un nouveau «patron» malfaisant pour guider les siens.
La salopette en jean toujours à la mode!
Ainsi, cette «bande des trois» part dans un voyage qui les mène à leur nouveau maître : Scarlet Overkill, la première super méchante de l’histoire. Ils passent par l’Antarctique, traversent le New York des sixties, terminent leur périple à Londres où ils sont confrontés à la plus terrible menace de leur existence : l’annihilation de leur espèce.
Truffé de gags, de références historiques ou musicales très rock’n’roll, le film – ayant nécessité trois années de travail –, réalisé en 3D et à la graphie impeccable, fait le lien avec la saga de l’infâme Gru en remontant le passé, et raconte d’où viennent ces petits bonhommes jaunes, bêtes comme leurs pieds depuis des siècles. «Quelle était la vie des Minions avant qu’ils ne rencontrent Gru, le héros de Despicable Me? C’est en effet à cette question que nous avons souhaité répondre», explique Pierre Coffin.
«Pendant la réalisation de Despicable Me 2, Bryan Lynch, le scénariste du film, nous a soumis l’idée d’envoyer les Minions à la recherche du méchant idéal dans un festival de comédie. C’est à ce moment-là que l’intrigue du film s’est imposée», précise l’Américain Kyle Balda, l’autre réalisateur. En tout cas, cet été, oui, tout le monde va contracter la fièvre jaune. Mieux : avant même la sortie, on en connaît déjà les causes même si, au final, le scénario est paresseux.
#IlEtaitUnMinion Il est temps d’élire le nouveau boss des #Minions ! RT pour un cro-minion, FAV pour un pharaon 🙂 pic.twitter.com/KZxFSSI8ZG
— Universal PicturesFR (@UniversalFR) 8 Juillet 2015
Ainsi, tout d’abord, avec leurs yeux globuleux, leur nonchalance et leurs salopettes branchées, ils sont mignons. Ensuite, leur langue incompréhensible est irrésistible avec ses «papuche», «poka banana» ou «ah, ah, plouuumag!» – une langue toute en onomatopées, bruits, rires et mots réels. Enfin, leur personnalité paradoxale. «C’est drôle de voir des créatures si innocentes obsédées par l’idée de servir des méchants d’envergure», confie le coréalisateur Kyle Balda qui précise : «Ils pensent être des caïds alors qu’ils passent leur temps à se jeter des fruits rouges sur la gueule, comme des gamins. Bon, en même temps, ils ont des qualités humaines, ils essaient de s’en sortir, font preuve de solidarité… C’est ce qui fait que le spectateur s’identifie à eux!»
Les deux cinéastes pointent qu’en rendant ces derniers «plus humains», ils ont contribué à casser les «codes de Despicable Me». Dont ils s’attèlent déjà à la suite. Mieux : deux grands noms de la mode mondiale, le créateur Albert Elbaz et la chroniqueuse Suzy Menkes ont annoncé que la salopette en jean en sera encore et toujours la valeur la plus sûre. Et c’est ainsi que les Minions deviendront, à coup sûr, grands!
Serge Bressan
The Minions, film d’animation de Pierre Coffin et Kyle Balda.