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La couche d’ozone altérée par des gaz à courte durée de vie de plus en plus présents (Vidéo)


Des scientifiques s’inquiètent d’une présence accrue dans l’atmosphère des gaz à très courte durée de vie qui attaquent la couche d’ozone, un bouclier gazeux protégeant la Terre du rayonnement solaire ultraviolet.

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Dans l’Antarctique, un trou dans l’ozone se forme tous les ans. (Photos : AFP)

Les dégâts que ces substances causent à la couche d’ozone, située entre 20 et 50 km d’altitude, sont importants et vont sans doute s’aggraver, dans la mesure où la production par l’homme de gaz chlorés augmente, soulignent des chercheurs de l’Université de Leeds (Grande-Bretagne) dans une étude parue dans la revue Nature Geoscience.

Les gaz à très courte durée de vie (very short-lived substances, VSLS) se dissipent habituellement en moins de six mois et ne sont pas réglementés par le Protocole de Montréal qui a interdit certains gaz chlorés à durée de vie plus longue. Les deux modèles informatiques utilisés « montrent que les VSLS sont responsables d’une part importante de la diminution de l’ozone dans la stratosphère », indique Ryan Hossaini, qui a dirigé l’étude.

« Dans l’Antarctique, où un trou dans l’ozone se forme tous les ans et où les diminutions de l’ozone sont les plus spectaculaires, nous estimons que les VSLS sont responsables d’environ 12,5% de la perte d’ozone totale », précise-t-il. « En moyenne mondiale, la perte d’ozone due aux VSLS dans la partie inférieure de la stratosphère pourrait atteindre jusqu’à 25%, mais elle est bien inférieure à une altitude plus élevée ».

> La main de l’homme

Environ 90% des gaz à très courte durée de vie sont naturels. Ce sont des composés de brome produits par les algues et le phytoplancton des océans. Le reste est constitué de gaz chlorés produits par l’homme, dont la part dans l’ensemble des VSLS augmente rapidement. Le « trou » dans la couche d’ozone – en réalité un amincissement – est provoqué naturellement par un froid extrême.

Mais ce bouclier est aussi abîmé par des composés chlorés fabriqués par l’homme, comme les gaz utilisés dans les climatiseurs et les réfrigérateurs, les mousses isolantes et les aérosols.

Ironiquement, l’un des gaz cités dans l’étude, le dichlorométhane, est utilisé dans la fabrication de substituts aux gaz nocifs pour la couche d’ozone qui sont interdits par le Protocole de Montréal de 1987. Son impact est faible pour l’instant mais sa concentration dans l’atmosphère « a augmenté de manière spectaculaire ces dernières années », doublant à certains endroits depuis la fin des années 1990, souligne Ryan Hossaini.

AFP