C’est un opéra de saison que propose en ce moment le Grand Théâtre de Luxembourg à son public : La Bohème de Giacomo Puccini.
Le compositeur transalpin, sur un livret en italien de Giacosa et Illica, d’après le roman d’Henri Murger, Scènes de la vie de bohème – met en scène une bande de copains artistes aussi désargentés que riches en idées qui doivent composer avec le froid glacial de cette fin décembre, quitte à brûler leurs œuvres en échange de quelques minutes de chaleur.
Bref, la vie de bohème en ce milieu de XIX e siècle. C’est dans cette ambiance hivernale que Rodolfo fait connaissance de Lucia, que tout le monde appelle Mimì – même si elle ne sait pas pourquoi. En quelques mois, deux heures pour les spectateurs, le couple va vivre une histoire d’amour intense, aussi heureuse que triste, qui prendra fin avec le décès, causé par la maladie, de la jeune fille.
Bref, Puccini fait siens tous les ingrédients de l’opéra, sans exagérer les effets dramatiques et en y ajoutant, au contraire, un pointe d’humour, sans pour autant aller vers l’opéra bouffe. C’est une production créée le 12 mai à Eindhoven que présente cette semaine le Grand Théâtre de la capitale. La mise en scène de Waut Koeken est dynamique et originale – parfois même un peu (trop?) osée –, la scénographie réussie et les costumes volontairement anachroniques, ce qui rapproche finalement les personnages du public, et c’est tant mieux.
Les ambiances des quatre actes rendent compte à merveille de cette vie de bohème, entre privations, excès, joies et peines, mais toujours d’une grande liberté, surtout dans le deuxième tableau, celui de la soirée dans le quartier Latin.
Bref, une très belle production. Seule ombre au tableau, et pas des moindres : les voix des chanteurs sont trop souvent complètement noyées par la musique. Alors soit l’orchestre Estro Armonico joue trop fort, soit les chanteurs – et tout particulièrement Mimì, surtout dans les graves – doivent faire en sorte que leur voix porte plus. Espérons que l’équipe arrive à régler ce problème pour les deux prochaines représentations, car, en dehors de ça, que c’est beau!
Pablo Chimienti
Grand Théâtre – Luxembourg. Mardi 20 décembre et jeudi 22 décembre à 20 h. Plus d’infos sur le site des Théâtres de la Ville.