Quentin Tarantino a admis que le grave accident de voiture subi par son actrice fétiche Uma Thurman sur le tournage de « Kill Bill: Vol.2 » en 2004 est « l’un des plus grands regrets » de sa vie.
Dans un entretien au magazine Deadline mis en ligne lundi, le metteur en scène s’est défendu d’avoir volontairement mis en danger son égérie en la forçant à conduire une voiture en mauvais état sur une route sinueuse, au lieu d’utiliser un cascadeur. L’actrice avait été sérieusement blessée aux jambes et au cou en percutant violemment un arbre.
« Elle devait juste conduire, aucun d’entre nous ne pensait que c’était une cascade », assure Quentin Tarantino, admettant toutefois qu' »on aurait peut-être dû, mais on n’y a pas pensé ». Il raconte avoir lui-même fait un essai avec la voiture en roulant sur la portion de route que l’actrice doit parcourir entre 50 et 70 km/h. « C’est tout droit, pas de descente, pas de virage caché », assure-t-il. Sauf qu’il décide finalement de filmer la scène dans l’autre sens car la lumière semble meilleure.
Les producteurs « ont menti, détruit les preuves »
Il admet avoir fait « l’une des plus grosses erreurs » en ne faisant pas de nouvel essai. Car la route fait un virage en S et la voiture devient incontrôlable à cause de la caméra installée dans le coffre. « Plus que l’un des plus regrets de ma carrière, c’est l’un des plus grands regrets de ma vie » car « la confiance a été rompue », affirme le réalisateur multi-oscarisé. Il revient sur son comportement, qualifié de violent par Uma Thurman pour la faire tourner. « Tous ceux qui la connaissent savent qu’entrer dans sa loge et lui hurler dessus pour lui faire faire quelque chose » est une « mauvaise tactique », se défend-il.
Il estime également que l’affaire n’a pas été « étouffée » comme l’affirme l’actrice, qui n’a récupéré que récemment les images de l’accident et les a mises en ligne (voir ci-dessous), sur son compte Instagram. Uma Thurman est revenue lundi sur ses accusations en affirmant que ne pas croire « à un acte intentionnel » du réalisateur qui « a beaucoup regretté et a toujours des remords sur cet évènement malheureux ». Elle ajoute qu’il lui a remis les images de l’accident « en sachant bien que cela pourrait lui faire du tort ».
Elle confirme toutefois tenir pour responsables les producteurs du film Lawrence Bender, E. Bennett Walsh « et le célèbre Harvey Weinstein » qui « ont menti, détruit les preuves et continuent à mentir sur le mal définitif qu’ils ont causés et qu’ils ont choisi de réprimer ».
Le Quotidien/AFP