Lors d’un dialogue citoyen sur l’avenir de l’Europe, mardi à Bruxelles, Jean-Claude Juncker a été ironique envers la tendance des Français à toujours critiquer l’Union européenne, deux jours après l’élection d’Emmanuel Macron dans l’Hexagone.
« Auparavant et pendant des décennies, on ne parlait pas d’Europe. Ici, elle était au centre des débats. Celui qui a porté le message européen a été élu parce qu’il portait ce message », a commenté le président de la Commission européenne après la victoire d’Emmanuel Macron dimanche.
Une journaliste lui demande s’il a été surpris qu’on puisse gagner une élection avec des thèmes européens dans la campagne. Juncker répond en mettant en avant sa carrière personnelle : « J’ai été élu au Parlement luxembourgeois neuf fois et au Parlement européen quatre fois (…) J’ai toujours gagné les élections sur fond de plaidoyer européen. »
La journaliste le coupe : « Peut-être que les Luxembourgeois sont plus européens que les autres ? » Juncker marque une pause, puis se fait plaisir : « Non, ils sont moins français que les autres. » Rires dans l’assistance.
Sans doute ragaillardi par cette victoire d’un « européiste » convaincu en France , le président de la Commission n’avait déjà pas hésité lundi à tacler ces Français « qui dépensent trop » et « au mauvais endroit ».
Et de poursuivre : « On peut convaincre les Européens non pas d’aimer l’Europe, mais de vivre avec l’Europe et vivre en harmonie avec elle. Ce qui suppose de cesser de vilipender l’Europe. (…) On ne peut pas dire que Bruxelles est responsable de tout, cela conduit à l’erreur une grande partie du public. »
Malgré tout, le Luxembourgeois estime qu’il faut savoir entendre les eurosceptiques : « Ceux qui ont des problèmes avec l’Europe doivent aussi être entendus. Non pas pour les suivre aveuglément dans leurs critiques mais pour que nous puissions mieux nous expliquer », a-t-il ajouté, précisant qu’il n’y avait par contre « aucune raison de débattre avec l’extrême droite ».
Ce débat citoyen sur l’avenir européen était organisé par le mouvement Civico Europa à l’occasion de la fête de l’Europe.
Jean-Claude Juncker s’est déclaré à cette occasion favorable au principe d’un ministre des Finances et d’un budget de la zone euro.
Le Quotidien