Le ministre portugais de la Culture Joao Soares, 66 ans, a déclenché une tempête sur les réseaux sociaux, après avoir promis sur sa page Facebook des « gifles salutaires » à deux éditorialistes du quotidien portugais Publico.
En voilà un qui n’y va pas de main morte… « Des gifles salutaires ne peuvent leur faire que du bien. Et à moi aussi », avait écrit sur sa page Facebook le fils de l’ancien président de la République Mario Soares, irrité par des commentaires acerbes sur sa politique publiés mercredi dans ce journal de référence.
Em 1999 prometi-lhe publicamente um par de bofetadas. Foi uma promessa que ainda não pude cumprir. Não me cuzei com a…
Posté par João Soares sur mercredi 6 avril 2016
Le crime de lèse-majesté ? Un éditorial dans lequel les journalistes Augusto Seabra et Vasco Pulido Valente avaient écrit : « La nomination de Joao Soares reste inexplicable. En place depuis quatre mois, il n’a imprimé aucune ligne politique, mais un style marqué par le copinage, l’autoritarisme et la grossièreté. » Des mots qui ont donc provoqué une réaction épidermique de l’intéressé.
« La liberté d’expression est un droit », « Démissionnez, la culture de ce pays a honte de vous ! », se sont insurgés des internautes au fil de plus d’un millier de commentaires postés à la suite de sa publication. Pris dans ce feu de critiques qu’il avait attisé, ce dernier s’est finalement fendu d’excuses : « Je suis un homme pacifique, je n’ai jamais frappé personne. Je n’ai pas réagi à des opinions, mais à des insultes. Je demande pardon si je les ai effrayés. »
Il a même fallu l’intervention du Premier ministre, Antonio Costa, s’excusant à son tour auprès des deux journalistes et en rappelant à l’ordre son bouillant ministre de la Culture. « Même au cours de conversations de comptoir, les ministres ne doivent jamais oublier qu’ils sont membres du gouvernement et qu’ils doivent modérer leurs paroles et leurs émotions », a-t-il tancé.
Un message que Joao Soares a semble-t-il bien compris. Vendredi, il a remis sa démission au Premier ministre, lequel l’a acceptée.