C’est un retour aux sources pour José Martinez, le nouveau directeur de la danse à l’Opéra de Paris. Il avait brillé comme étoile de la prestigieuse compagnie de ballet, avant de mener une carrière de chorégraphe et de directeur.
L’Espagnol de 53 ans avait commencé sa formation de danseur à Carthagène (sud-est de l’Espagne) avec la professeure Pilar Molina. Tout avait commencé par un malentendu à l’âge de neuf ans : « J’ai accompagné ma petite sœur à son cours de danse et ce jour-là, il y avait une fête pour marquer la fin de l’année. J’ai cru que la danse, c’était cela et j’ai demandé à mes parents de m’y inscrire », racontait-il au quotidien La Croix en 2011.
Il quitte son pays natal à 14 ans pour rejoindre le Centre international de danse Rosella Hightower à Cannes, sans parler un mot de français.
Il remporte le premier prix du concours de Lausanne, son ticket d’entrée pour l’École de danse de l’Opéra de Paris en 1987. Un an plus tard, il rejoint le Ballet de l’Opéra à 19 ans et monte en grade jusqu’à obtenir le titre suprême d’étoile le 31 mai 1997, à l’issue de la représentation de La Sylphide dans le rôle de James.
Pendant de longues années, sa partenaire fétiche sera l’étoile Agnès Letestu, leurs silhouettes longilignes se mariant parfaitement sur scène. Danseur noble par excellence, élancé, avec une technique raffinée et une incarnation élégante des rôles de princes, il est l’un des danseurs de l’Opéra qui a reçu le plus de prix dans sa carrière, notamment la médaille d’or au Concours de Varna en 1992 ou encore le prix Léonide Massine-Positano en 1998.
Transmettre au public
« Lorsqu’on devient danseur étoile, on n’a de cesse de vouloir prouver qu’on est bien à sa place. Puis, je me suis aperçu que la perfection n’existait pas et que le plus important, c’était de transmettre quelque chose au public », confiait-il également au journal La Croix.
En 2011, il quitte l’Opéra de Paris à l’issue d’une représentation des Enfants du Paradis, un ballet qu’il chorégraphie en hommage au film de Marcel Carné et qui a été salué comme un succès par la critique. Il a signé différentes chorégraphies depuis 2002 dont des adaptations de ballets classiques.
Succédant à Nacho Duato, il prend la tête de la Compagnie nationale de danse espagnole, où il doit renouveler le répertoire et fait face aux difficultés de financement. « Il a su donner une nouvelle identité à la compagnie, dans un contexte économique et social tendu », souligne l’Opéra de Paris dans son communiqué vendredi. Au bout de deux mandats, comme l’exige la règle, il quitte son poste en 2019 et continue de remonter ses ballets dans différentes compagnies.
« Je respecte la tradition, mais c’est pour avancer vers la modernité », affirmait-il récemment à un journal régional espagnol.
À sa nomination, l’Opéra a annoncé qu’il se consacrerait « exclusivement à son activité de directeur de la danse (…) renonçant ainsi à son activité de chorégraphe, à l’exception de deux engagements pris antérieurement », à Bordeaux et à Stockholm en 2023.