Johnny Hallyday, l’expo pharaonique

Un site de 3 000 m² en forme de guitare, il fallait bien ça pour le «Taulier»! Un an après son inauguration à Bruxelles, l’exposition évènement consacrée à Johnny Hallyday a pris ses quartiers à Paris.

Où en est la «Johnnymania», six ans après la disparition du rockeur préféré des Français? Toujours forte au rayon disques. Made in Rock’n’Roll, album comptant dix titres déjà connus et un inédit, s’est classé en tête des ventes en France fin novembre, dès sa sortie.

Ce disque est toujours dans le top dix et fut même talonné il y a peu par une intégrale des chansons de Johnny revisitées en symphonique, sortie sur un autre label, comportant également un autre inédit.

À Bruxelles, «Johnny Hallyday, l’exposition» a attiré 110 000 visiteurs, selon le service de communication. Les producteurs – Læticia Hallyday, veuve de la star, et l’agence belge Tempora, spécialisée dans la conception d’expositions – suivront ainsi l’évolution de la billetterie en France pour cette exposition évènement, qui a pris ses quartiers juste avant Noël à Paris Expo Porte de Versailles, où elle sera visible jusqu’au 19 juin.

Le jour de l’ouverture au public, la maire du 9ᵉ arrondissement de Paris, Delphine Bürkli, et Læticia Hallyday ont par ailleurs dévoilé une plaque en hommage à la star française au 13, rue de la Tour des Dames, soit l’immeuble dans lequel l’artiste a grandi.

Les visiteurs de l’exposition pourront, quant à eux, pénétrer dans une reconstitution (d’après photos) de la chambre occupée par Johnny, adolescent, rue de la Tour des Dames, entre petit singe de fabrication anglaise, tourne-disques et posters d’Elvis Presley.

Il sera aussi possible d’entrer dans son bureau de la villa de Marnes-la-Coquette, déménagé objet par objet avant la mise en vente de la demeure. C’est dans cette commune de la région parisienne, prisée des stars, que s’était rendu un jour le débutant Johnny – bien avant d’y habiter – pour rencontrer le célèbre chansonnier Maurice Chevalier, qui lui avait donné un conseil devenu depuis légendaire : «Petit, tu soignes ton entrée et ta sortie de scène et, entre les deux, tu te démerdes.»

La citation est affichée dans l’exposition et Johnny a appliqué le conseil à la lettre durant ses 60 ans de carrière, avec des moments cultes qui ont contribué à construire son image d’infatigable «showman». Des images d’archives montrent Johnny Hallyday fendant la foule en 1993 pour monter sur la scène du Parc des Princes, ou encore descendant d’un hélicoptère sur la scène du stade de France en 1998.

De scène, il est aussi question avec les 25 guitares et 50 costumes exposés. Certains captent plus les regards que d’autres, comme cet ensemble argenté tendance mariachi, avec guitare assortie, préparé pour le Flashback Tour de 2006. Les têtes de mort qui ornent le costume, on les retrouve aussi sur les bagues de la collection de bijoux de la star.

Pièce maîtresse de cette partie de l’exposition, le pendentif fétiche de Johnny, qui représente un guitariste crucifié. Plus loin, au rayon mécanique, on trouve trois motos Harley-Davidson emblématiques du chanteur et une voiture de sport décapotable Cobra, souvent photographiée lors des virées de Johnny à Los Angeles, où il résidait une partie de l’année.

Dans cette exposition à la (dé)mesure de son sujet, on s’attarde aussi sur les frasques et les excès d’un homme accro à l’alcool et à la cigarette. Des photos montrent «l’idole des jeunes» en sueur, les cheveux en bataille, épuisé après des concerts. Le chanteur est décédé d’un cancer des poumons le 5 décembre 2017, quelques jours seulement après sa dernière apparition sur scène, à Bruxelles.

Enfin, il est impossible de passer à côté du principal : la musique. De ses débuts dans l’émission Salut les copains aux concerts historiques qui ont émaillé sa carrière, «toute la musique qu’on aime» de Johnny résonne le long du parcours, en forme de guitare géante.

Une salle entière est dédiée à un concert immersif à 360 ° autour de sept standards axés sur l’amour au sens large. Et pour guider le visiteur, la voix du comédien Jean Reno, ami proche de Johnny, qui a participé à l’écriture des textes.

Jusqu’au 19 juin. Paris Expo Porte de Versailles – Paris.