Johnny Hallyday est décédé des suites d’un cancer dans la nuit de mardi à mercredi, a annoncé son épouse Laeticia, ce qui a suscité des réactions de tristesse chez ses fans, ses amis et jusqu’au sommet de l’État.
C’est par un communiqué envoyé à l’Agence France Presse à 2h34 du matin que son épouse Laeticia a annoncé le décès du chanteur de 74 ans dans sa maison de Marnes-la-Coquette, près de Paris : « Johnny Hallyday est parti. J’écris ces mots sans y croire. Et pourtant c’est bien cela. Mon homme n’est plus. Il nous quitte cette nuit comme il aura vécu tout au long de sa vie, avec courage et dignité. »
« Jusqu’au dernier instant, il a tenu tête à cette maladie qui le rongeait depuis des mois, nous donnant à tous des leçons de vie extraordinaires. Le cœur battant si fort dans un corps de rocker qui aura vécu toute une vie sans concession pour son public, pour ceux qui l’adulent et ceux qui l’aiment », poursuit-elle.
« Surtout ne l’oubliez pas »
Évoquant « le papa » de leurs deux filles adoptées Jade et Joy, de Laura (née de son union avec Nathalie Baye) et de David (né de son union avec Sylvie Vartan), Laeticia Hallyday conclut : « Johnny était un homme hors du commun. Il le restera grâce à vous. Surtout ne l’oubliez pas. Il est et restera avec nous pour toujours. Mon amour je t’aime tant ».
L’Élysée a réagi en premier à cette annonce : « On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday. De Johnny Hallyday nous n’oublierons ni le nom, ni la gueule, ni la voix, ni surtout les interprétations, qui, avec ce lyrisme brut et sensible, appartiennent aujourd’hui pleinement à l’histoire de la chanson française », ajoute le préisdent Emmanuel Macron dans un communiqué.
On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday. Le public de fans et de fidèles qu’il s’était acquis est en larmes. Nous n’oublierons ni son nom, ni sa gueule, ni sa voix. Le voici au panthéon de la chanson où il rejoint les légendes du rock et du blues qu’il aimait tant.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 6 décembre 2017
Les réactions se sont rapidement enchaînées tandis que radios et télévisions lançaient des émissions spéciales et diffusaient ses tubes en boucle.
Une page Facebook en hommage à « l’idole des jeunes » a été créée. Peu avant 7h, près de 60 000 tweets avaient été consacrés à Johnny Hallyday.
Depuis que Johnny Hallyday avait été hospitalisé il y a un mois pour détresse respiratoire, la nouvelle de son décès était redoutée. Johnny avait annoncé début mars être atteint d’un cancer des poumons dont il savait déjà qu’il était métastasé.
« Robocop »
Détecté en novembre 2016, le cancer aura terrassé en un an celui que son ami Eddy Mitchell avait surnommé « Robocop ». Et qui avait déjà tutoyé la mort, lors de sa tentative de suicide en 1966 après la demande de divorce de Sylvie Vartan, puis lorsqu’il plongea plusieurs jours dans le coma en 2009 en raison de complications consécutives à une opération.
Johnny Hallyday s’est battu jusqu’au bout. En montant sur scène, en juin et juillet, avec ses copains Jacques Dutronc et Eddy Mitchell, pour la tournée des « Vieilles Canailles ». Des moments parfois difficiles, mais où il semblait porté par l’énergie de son public qu’il croisait pour la dernière fois.
Pour « rester vivant », comme s’intitulait sa dernière tournée (2015-2016), cette « bête de scène », qui a rempli en 57 ans de carrière tous les plus grands lieux de l’Hexagone, du Stade de France au Champ de Mars, travaillait aussi à un nouvel album.
Avec plus de 100 millions de disques vendus et dix Victoires de la musique, « l’idole des jeunes » puis des moins jeunes a traversé les époques: celles des débuts du rock’n’roll où il ressemblait à un « Elvis Presley » made in France, des yéyés, de la variété plus « mainstream » avec Michel Berger ou Jean-Jacques Goldman dans les années 80, pour revenir avec bonheur ces dernières années aux sources du blues et du rock.
Le Quotidien/AFP