La conception de 007 First Light, le prochain jeu vidéo dédié à James Bond, a été un «retour aux sources» pour le studio danois IO Interactive, créateur de la franchise Hitman.
Dans 007 First Light, dont la sortie est prévue le 27 mars 2026 sur PC et consoles de dernière génération (PlayStation 5, Xbox Series X/S, Nintendo Switch 2), les joueurs camperont un jeune James Bond cherchant à obtenir son «permis de tuer» avec une bonne dose de «manipulation», «des phases de tirs réalistes et bien entendu des séquences d’action et de course poursuite», a expliqué Rasmus Poulsen, directeur artistique du jeu. «En créant (Hitman), j’étais baigné dans l’ambiance 007», s’est-il souvenu, interrogé fin août pendant la Gamescom en Allemagne, l’un des plus grands salons du jeu vidéo.
«C’est un retour aux sources» total selon Rasmus Poulsen, décrivant un «univers qui oscille entre émerveillement et incertitude». Ainsi, IO Interactive dit s’être inspiré des livres du créateur de James Bond, Ian Fleming, jusqu’à inclure une cicatrice sur le visage de l’agent britannique, bien loin de sa représentation au cinéma. Le graphisme du jeu se veut lui «intemporel», avec une esthétique rappelant les films des années 1960 à 1980 et des couleurs très vives, selon le directeur artistique.
Cela fait plus de dix ans qu’un jeu vidéo James Bond n’avait pas vu le jour. Si l’adaptation du film GoldenEye s’est imposée comme l’un des meilleurs titres de sa génération à sa sortie en 1997 sur Nintendo 64, notamment grâce à son univers en 3D et ses phases de tirs et d’infiltration à la première personne, ses successeurs n’ont pas connu le même succès. Sorti en 2012, le dernier opus en date, 007 Legends, a connu «de mauvais résultats tant sur le plan critique qu’en termes de ventes», rappelle Mat Piscatella, analyste au cabinet spécialisé Circana, signant l’arrêt des aventures vidéoludiques du personnage.
«Plus de liberté»
Le studio IO, qui a réussi à se sortir d’une situation financière difficile en 2017 grâce à des coupes budgétaires et le succès de sa saga Hitman (plus de 25 millions d’exemplaires vendus en près de dix ans), a été approché en 2020 par Eon Productions, les ayants droit du personnage et producteurs de tous les films de 007, depuis rachetés par Amazon, afin de revitaliser la saga.
«Notre capacité créative et la diversité de nos équipes n’ont jamais été aussi riches», a souligné Hakan Abrak, le directeur général d’IO, qui compte environ 500 employés. Contrairement à Hitman, où chaque niveau propose divers stratagèmes pour assassiner une cible sans vraiment établir d’histoire, «Bond est un peu plus cinématographique… C’est un jeu qui respire davantage», a affirmé Hakan Abrak. 007 First Light alternera entre des séquences de jeu linéaires, où le joueur doit suivre un cheminement précis, et d’autres plus ouvertes où il dispose de «plus de liberté pour décider de (ses) prochaines actions», a-t-il ajouté.
«Objets précieux»
Des montres Omega aux voitures Aston Martin, l’univers de James Bond est inextricablement lié aux marques de luxe qui peuplent la franchise. Ces «objets précieux» ont été récréés de façon numérique car «cela donne de la crédibilité à ce que nous faisons», a détaillé Rasmus Poulsen. Les joueurs pourront notamment pirater des objets grâce à la montre de 007 et, à terme, lui ajouter un laser.
Amazon, qui a récupéré les droits de Bond en rachetant MGM en 2022, a placé «sa confiance» dans IO, selon Hakan Abrak, ne les forçant pas à coller à un film spécifique. Le jeu se présente alors comme une «origin story» de l’agent secret, encore une jeune recrue du MI6, qui doit faire ses preuves afin d’obtenir son statut d’agent 00 et le «permis de tuer» qui va avec. Le héros ne reprend pas les traits de Daniel Craig ou de tout autre acteur ayant précédemment incarné Bond à l’écran, mais possède un look original, une première depuis James Bond 007 : Agent Under Fire (2001), développé à l’origine pour la PlayStation 2.
Au-delà du monde de l’espionnage, le studio a également révélé travailler sur un projet de jeu fantastique.