L’ex-agent de la CIA revient aux affaires. Avec Jason Bourne encore interprété par Matt Damon, Paul Greengrass propose un cinquième volet toujours aussi rythmé.
« Il n’était pas question, pour nous, de continuer l’histoire pour une simple affaire de box-office. Mais là, nous n’avons pas pu nous échapper puisque nous avions un bon scénario…», lance le réalisateur, Paul Greengrass. Un scénario qui évoque la suite de la traque de Jason Bourne par les services secrets américains, des îles Canaries à Londres en passant par la Grèce ou encore Las Vegas…
Dès son arrivée en 2004 à la réalisation de The Bourne Supremacy (le deuxième volet de la saga), Greengrass avait dépoussiéré et bousculé le film d’espionnage, avec jusqu’alors des James Bond un peu plan-plan. Avec un budget confortable (120 millions de dollars), le réalisateur a pour ce cinquième Jason Bourne fait le boulot.
Les amateurs du genre en auront encore pour leur argent; pourtant, même s’il ne lésine pas sur les cascades (tournées toutes avec au minimum 15 caméras), les poursuites, les bagarres ou encore un méchant plus que méchant (l’excellent Vincent Cassel), Greengrass ne donne pas l’impression d’avoir forcé. D’avoir voulu vraiment innover même s’il prend plaisir à rappeler que, tout comme le directeur de la photographie Barry Ackroyd, il vient du documentaire et qu’il a donc opté pour une approche minimaliste – citant ainsi son mot d’ordre : «Rien à foutre des rails pour les travellings, de la grue, filmez, filmez et filmez !»
Alors, au final, un avis partagé sur ce Jason Bourne… Mais, avec ce cinquième film de la saga créée par le romancier Robert Ludlum en 1980, Greengrass et Matt Damon laissent entrevoir de possibles et nouvelles aventures de Jason Bourne. Parce que, comme l’indique la fidèle Nicky à l’ex-agent de la CIA, «te souvenir de tout ne veut pas dire que tu sais tout». Oui, Jason Bourne a encore tant et tant à découvrir, à élucider dans ce monde en perpétuel évolution, en incessant bouillonnement…
De notre correspondant à Paris, Serge Bressan