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James Bond est devenu un Spectre, pas Léa Seydoux


James Bond n'a pas besoin d'un hélicoptère en bon état pour faire des loopings. (Photo Columbia Pictures)

Après que le ciel lui est tombé sur la tête dans Skyfall, le précédent opus de la série, James Bond effectue son retour au milieu d’un MI6 en ruine et d’une équipe dévastée. Cette fois, le célèbre agent secret doit faire tomber le Spectre, une organisation secrète qui domine le monde du crime.

Trois ans après sa première incursion dans l’univers de James Bond, le réalisateur anglais Sam Mendes continue son travail de dépoussiérage de la franchise. Sous sa houlette, James est devenu un homme torturé, marqué par son passé, généreux avec les femmes et peu adepte des fusillades interminables. Cela surprend mais c’est une suite logique du sombre Skyfall. Sam Mendes, découvert sur grand écran avec American Beauty, n’est pas un maître de l’action.

Les amateurs de James Bond seront forcément déçus par l’absence de gadgets, par ce rythme saccadé qui alterne quelques séquences de poursuites (dont la remarquable ouverture) avec des scènes beaucoup plus intimistes. Même le méchant, campé par un Christoph Waltz monocorde, n’est pas si méchant que ça. Quant à James, l’imperturbable Daniel Craig, il n’a que ses yeux azur pour impressionner.

Superbe Léa Seydoux

Restent deux belles prestations féminines: Monica Bellucci en veuve condamnée et, surtout, Léa Seydoux, qui s’ouvre les portes de Hollywood avec superbe, dans le rôle d’une orpheline qui ne manque pas d’atouts.

Sam Mendes travaillerait déjà au prochain épisode, le dernier, selon la rumeur, avec Daniel Craig dans le smoking de James. Peut-être qu’à l’aune des trois James Bond du duo Mendes-Craig, le spectateur pourra mesurer qu’il ne s’agissait là que d’un intermède, une trilogie intimiste au milieu du grand Barnum bondien. Et donnera raison aux producteurs d’avoir fait ce paris d’envoyer valser les codes de la série.

Il pourra alors espérer en 2020 un retour des James Bond à grand spectacle, ces films de genre qui n’ont pas d’égal. En attendant, pour voir un James Bond, il vaut mieux se réfugier du côté de la franchise Mission:Impossible, autrement plus trépidante.

Christophe Chohin

Spectre, de Sam Mendes (États-Unis/Grande-Bretagne). Espionnage (2h30), avec Daniel Craig, Léa Seydoux, Christoph Waltz, Monica Bellucci…