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J. K. Rowling, d’autrice au succès planétaire à féministe clivante


Le parcours de l'écrivaine tenait jusqu'ici davantage du conte de fées. (photo AFP)

Nouvelle égérie de certaines féministes mais accusée de transphobie pour ses propos sur « la vérité du sexe biologique »: J. K. Rowling, l’autrice de la saga phénomène Harry Potter, est devenue en quelques années une personnalité clivante à coups de polémiques sur les réseaux sociaux.

Si elle se défend de toute transphobie, ces controverses ternissent auprès de certains son aura d’écrivaine aux origines modestes qui a connu un succès planétaire – plus de 600 millions de livres vendus – avec son monde de sorciers écoliers. Au point de susciter des appels au boycott, comme en 2023 lors de la sortie d’un jeu vidéo inspiré d’Harry Potter.

Dernier épisode en date début avril, avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi en Écosse sur la lutte contre la haine, notamment contre les personnes transgenres.

L’autrice de 58 ans, qui vit à Édimbourg depuis le milieu des années 1990 avec son second mari, a publié le 1ᵉʳ avril une volée de messages sur X. Elle y cite plusieurs femmes transgenres, dont certaines condamnées pour des crimes sexuels, avant de conclure : « les personnes mentionnées (…) ne sont pas des femmes du tout, mais des hommes ».

Elle y juge également que la liberté d’expression est menacée si « la description précise du sexe biologique » d’une personne devient répréhensible, suscitant une nouvelle vague d’accusations de transphobie.

Ses prises de positions font écho au débat vif, et parfois tendu, qui agite le Royaume-Uni autour de la transidentité, alimenté par des médias conservateurs qui ont érigé J. K. Rowling en « héroïne », comme récemment une tribune du tabloïd Daily Mail.

Tout a commencé en 2018, lorsque l’écrivaine « like » sur X (alors Twitter) un message d’une femme décrivant les femmes transgenres comme des « hommes en robe ». Critiquée, J. K. Rowling plaide l’erreur.

En 2019, elle prend publiquement la défense d’une chercheuse, Maya Forstater, licenciée pour des tweets jugés transphobes. En 2020, elle ironise sur un article ayant utilisé la formule de « personnes avec des menstruations » en commentant : « Je suis sûre qu’on devait avoir un mot pour ces gens. Que quelqu’un m’aide. Feum ? Famme ? Feemm ? », soulevant une levée de boucliers.

Des acteurs d’Harry Potter, comme Daniel Radcliffe, l’interprète de son célèbre sorcier, se dissocient publiquement de l’écrivaine.

En 2022, elle s’oppose au projet de loi écossais visant à simplifier la reconnaissance du changement de genre, finalement bloqué par le gouvernement britannique.

J. K. Rowling se dit militante féministe, en particulier contre les violences sexuelles et conjugales dont elle a révélé avoir été victime, estimant que les droits des femmes peuvent être menacés par certaines revendications des défenseurs des droits des personnes transgenres.

Elle s’inquiète notamment de l’autorisation faite aux femmes transgenres d’accéder aux vestiaires, aux toilettes ou aux prisons réservés aux femmes.

En quelques années, elle est ainsi devenue la bête noire des militants des droits des personnes transgenres, elle dont le parcours tenait jusqu’ici davantage du conte de fées. Elle dit avoir reçu des menaces de mort.

Phénomène de société

Née le 31 juillet 1965 à Chipping Sodbury (ouest de l’Angleterre), dans une famille modeste, la petite Joanne commence à écrire très tôt et à raconter des histoires nées de son imagination.

Après des études de français, elle devient traductrice chez Amnesty International à Londres. C’est lors d’un voyage en train de Manchester à Londres qu’elle imagine l’histoire d’Harry Potter, jeune garçon de 11 ans qui découvre qu’il a des pouvoirs magiques et va étudier dans une école de sorciers.

Les sentiments de son héros orphelin font écho à la mort prématurée de sa propre mère, alors qu’elle n’a que 25 ans.

Elle part enseigner l’anglais au Portugal, où elle se marie et a une fille. Elle rédige les aventures d’Harry Potter tous les matins, avant d’aller travailler, et continue à son retour au Royaume-Uni en 1995, lorsqu’elle s’installe en Écosse avec sa fille, après son divorce.

Vivant des aides sociales, il lui faudra plus d’un an pour trouver un éditeur, Bloomsbury, prêt à publier le premier tome de sa saga. Ses livres deviennent en quelques années un véritable phénomène de société, vendus à plus de 600 millions d’exemplaires, traduits en plus de 80 langues dans le monde.

Les huit films de leur adaptation au cinéma rapportent plus de 8 milliards d’euros, faisant de J. K. Rowling une multimillionnaire.

Malgré les polémiques et les appels au boycott, l’écrivaine assurait l’an dernier dans un entretien au podcast « Les procès en sorcellerie de J. K. Rowling » qu’elle n’était « pas gênée de descendre de (son) piédestal » du fait de ses prises de position.

Un commentaire

  1. D’abord, on dit « auteur » en français, même s’il s’agit d’une femme.
    Ensuite, JK Rpwling a parfaitement raison de fustiger le wokisme, stade dégénéré de l’occident, en voie de putréfaction.