Accueil | Culture | Icône de la soul à la voix chaude, Bill Withers est mort

Icône de la soul à la voix chaude, Bill Withers est mort


Benjamin d'une famille de six enfants, bègue, Bill Withers a grandi dans la pauvreté, au sein d'une communauté minière de Virginie occidentale, en pleine ségrégation raciale. (Photo / AFP)

Le chanteur américain Bill Withers, l’une des plus grandes voix de la soul, à qui l’on doit notamment des titres comme « Ain’t No Sunshine » ou « Lean On Me », est mort des suites de complications cardiaques à l’âge de 81 ans, a annoncé vendredi sa famille.

« Nous sommes anéantis par la perte de notre mari et père adoré et dévoué », a-t-elle écrit dans un communiqué, évoquant « un homme solitaire » néanmoins « relié au monde à travers sa poésie et sa musique ». Malgré une carrière relativement courte, sur une quinzaine d’années, il laisse derrière lui des morceaux soul mondialement connus, dont « Just the Two of Us » ou « Ain’t No Sunshine ». Il n’aura connu qu’un seul numéro un des ventes aux Etats-Unis, avec « Lean On Me », qui a atteint le sommet en juillet 1972 et a été joué lors des inaugurations des présidents Bill Clinton et Barack Obama.

Signe de son influence dans la musique moderne, ses principaux tubes ont été repris par de très nombreux chanteurs de premier plan, notamment « Ain’t No Sunshine », par Michael Jackson.
« C’était un auteur et un conteur incroyable », a écrit sur Twitter le chanteur John Legend, au sujet de son « ami et inspirateur ». « La vie ne serait pas la même sans lui ». Sa voix chaude et puissante aura marqué plusieurs générations, même si l’homme s’est retiré très tôt de la scène, dès le milieu des années 1980, alors qu’il n’avait pas encore 50 ans, se disant dégoûté par l’industrie musicale.

Lauréat de trois Grammy Awards

« Mon âme sera toujours emplie de ta musique », a tweeté le chanteur Lenny Kravitz en hommage à un artiste dont la voix et les chansons « nous ont donné l’amour, l’espoir et la force ».
Bill Withers aura aussi été très régulièrement samplé par des rappeurs, de 2Pac à Kendrick Lamar, en passant par Snoop Dogg ou Eminem.

Lauréat de trois Grammy Awards, Bill Withers est entré en 2015 au Rock and Roll Hall of Fame.
Ses titres on connu une longévité exceptionnelle, marqués par une relative simplicité mélodique et peu d’artifices. « C’était notre Springsteen… Notre homme ordinaire », a écrit le co-fondateur du groupe The Roots, Questlove, autorité en matière musicale.

Benjamin d’une famille de six enfants, bègue, Bill Withers a grandi dans la pauvreté, au sein d’une communauté minière de Virginie occidentale, en pleine ségrégation raciale.
Il n’avait que 13 ans au moment du décès de son père, mineur. Après avoir enchaîné les petits boulots et s’être engagé dans la Marine, il se rend à Los Angeles pour se lancer dans la musique, mais ne percera qu’à 30 ans passés.

« Des chansons dans lesquelles les gens se reconnaissaient »

Signé par Sussex Records en 1970, il rencontre le musicien Booker T. Jones, du groupe Booker T. and the MG’s, qui produira son premier album, « Just As I Am », sorti en 1971. La pochette de l’album illustre parfaitement l’image de chanteur col bleu de Bill Withers. La photo a a été prise lors d’une pause déjeuner alors que le trentenaire était encore ouvrier dans une usine d’assemblage aéronautique. « Les quelques chansons que j’ai écrites durant ma brève carrière ont été enregistrées dans tous les genres musicaux », disait-il au magazine Rolling Stones, dans un entretien publié en 2015 « J’ai réussi à écrire des chansons dans lesquelles les gens se reconnaissaient ».

« Il parlait honnêtement aux gens et les rapprochait les uns des autres », ont écrit ses proches. « Bien qu’il ait vécu discrètement, auprès de sa famille proche et de ses amis, sa musique appartient à jamais au monde entier ». « Dans cette période difficile », ont-ils ajouté, « nous prions pour que sa musique offre réconfort et divertissement pendant que ses fans prennent soin de ceux qu’ils aiment ».

LQ / AFP

<iframe width= »560″ height= »315″ src= »https://www.youtube.com/embed/CICIOJqEb5c » frameborder= »0″ allow= »accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture » allowfullscreen></iframe>