Scrat et sa bande sont de retour pour une cinquième aventure, Ice Age : Collision Course, de Michael Thurmeier et Galen T. Chu. Un nouvel opus qui sent la fin de série.
Au moins, ça a le mérite de la sincérité… En effet, voici une production qui assume: «On a depuis 2002 une bonne série ciné qui rapporte beaucoup de dollars. Alors, pourquoi ne pas faire une suite?» Pour les quatre premiers volets de la série Ice Age sont entrés dans les caisses près de 3milliardsde dollars! Et ainsi, donc, débarque Ice Age: Collision Course, soit le cinquième volet d’une saga animée qui cartonne depuis le début du siècle.
À la manœuvre pour ce Ice Age 5, avec la complicité de Galen T. Chu : Michael Thurmeier, déjà réalisateur des deux précédents Âge de glace … Récemment de passage au festival d’Annecy, il a confié : « Ce nouvel épisode est important car il crée un pont avec le premier. La portée des gaffes du personnage de Scrat le petit écureuil n’a jamais eu autant d’impact sur le quotidien des autres protagonistes. »
On résume l’affaire : l’ineffable Scrat est toujours en quête pour attraper enfin son gland insaisissable. Il se retrouve catapulté dans l’espace – et évidemment, par accident, il déclenche des événements cosmiques qui vont transformer et menacer le monde de l’ Âge de glace . Conséquence de la bévue de Scrat : Sid, Manny, Diego et le reste de la bande doivent, pour survivre, s’éloigner de leur foyer. C’est le début d’une nouvelle aventure, de la course de la collision, de la découverte des lois de l’univers. Une nouvelle aventure avec la traversée de paysages exotiques et la rencontre de personnages étonnants, surprenants…
Entre Disney et Tex Avery
Pour cette cinquième aventure de Scrat et ses amis, les «big boss» des studios Blue Sky Animation et Fox Animation ont voulu un nouveau style. Et ont donc demandé aux équipes techniques de créer un univers visuel à l’opposé de l’esthétique vue jusqu’alors dans la franchise. « À certains égards, c’est l’aboutissement de ce que nous avons exploré au fil du temps mais avec un aspect très différent , commente le directeur artistique Michael Knapp. Cela nous a permis d’aller au-delà de la palette de couleurs habituelle pour utiliser une gamme de couleurs plus étendue et plus riche. »
Autre élément important de cet Ice Age : Collision Course : l’écriture des gags. Confidence de Michael Thurmeier : « Rien n’est au départ dans le script! » Et le réalisateur d’expliquer : « Dans le script du film avec les dialogues des personnages principaux, il est soudain écrit : « Ça serait bien de mettre ici une séquence avec Scrat. » Et c’est tout. Rien d’autre n’est indiqué. On crée donc les séquences entre nous : vous avez une équipe de dessinateurs dans une salle qui proposent des idées folles. On a eu ainsi une grande séance de brainstorming. J’ai dit par exemple : « Dans ce genre de film avec un vaisseau spatial, il y a toujours quelqu’un qui joue avec la gravité artificielle. Et si Scrat, par accident, éteignait la gravité artificielle et se retrouvait en l’air… » Un autre a dit alors : « Et si c’était l’inverse, et s’il mettait trop de gravité, et qu’il allait ramper sur le sol comme une grosse masse de fourrure! » »
Toutefois, dans ce joli foutoir, il est une chose sur laquelle les créateurs, scénaristes et autres techniciens n’ont pas pu intervenir : le personnage de Scrat doit rester muet – « Physiquement, on peut tout lui faire subir. Il survit à tout. C’est comme le personnage du Coyotte dans le dessin animé Bip Bip , raconte Michael Thurmeier. Par contre, il y a une chose que je ne le ferai jamais faire : c’est parler. Scrat est comme Charlot, il ne peut pas parler. C’est un animal… et c’est comme ça que je l’aime, qu’on l’aime! »
Dans ce cinquième épisode d’ Ice Age , un personnage est de retour : l’aventurier Buck, belette intrépide vue dans Ice Age : Dawn of the Dinosaurs . Et Scrat et sa bande d’amis, cette fois, découvrent un tout nouveau monde, Geotopia, une géode aux propriétés magiques établie sur le site d’un ancien crash de météorite et abritant une nouvelle population regorgeant de surprises.
Mais, voilà, ce cinquième volet (le dernier sauf s’il est un succès public, a confié la production) part dans tous les sens – et pas seulement dans l’extra-cosmos! Depuis le début de la saga, producteurs et réalisateurs ont tenté le mix entre Walt Disney le familial et Tex Avery le furieux, avec une bonne dose du Coyote de Bip Bip – ce qui fut souvent réussi. Mais pas cette fois – la collision a fait des dégâts nombreux. Irréversibles.
Serge Bressan
Ice Age 5 : Collision Course, de Michael Thurmeier & Galen T. Chu (États-Unis, 1h34). Avec, en VO, les voix de : Ray Romano, John Leguizamo, Denis Leary, Adam Devine… La version allemande Ice Age 5 : Kollision voraus! est à l’affiche depuis deux semaines.