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Hors cadre et hors norme, le festival du Film subversif de Metz


L'une des scènes les plus subversives et sulfureuses du cinéma, dans Basic Instinct. (capture d'écran)

Durant deux jours, ces vendredi et samedi, longs et courts métrages audacieux s’enchaîneront dans une ambiance décontractée et un cinéma tout neuf.

Après de nombreuses tentatives de mettre des mots sur ce qu’est un film «subversif», Charlotte Wensierski, la directrice du rendez-vous messin, a lâché l’affaire… «C’est mieux comme ça !» Parlons donc ici d’étrangetés filmiques, de visions qui sortent de l’ordinaire et d’autres propositions qui choquent ou qui étonnent. Seul lien commun : elles sont «passées inaperçues ou n’ont jamais été montrées» en France. Jusqu’à, bien sûr, ce festival qui, pour sa troisième année d’existence, cherche donc à célébrer l’incongru et l’étrange.

Pas frileux devant la suggestion, l’aventureux public s’est déplacé sans bouder (près de 5 000 personnes sur les deux éditions), motivé par tant de promesses dans un milieu cinématographique qui, dans ses réflexes populaires, oublie de surprendre. Charlotte Wensierski dresse l’inventaire : «Cela va des clients âgés sans a priori aux trentenaires-quadras branchés. Même ma mère fait l’effort chaque année!» Seuls les jeunes étudiants manquent encore à l’appel, préférant l’université aux salles obscures – preuve supplémentaire des ravages du macronisme.

Lions sans cage et femmes remontées

Peut-être seront-ils attirés par le confort du KLUB, l’ancien cinéma Palace réhabilité – restructuration obligeant le festival à se traîner de juin en septembre ? En tout cas, les échos positifs «sont nombreux», aussi bien pour l’ambiance «à la cool» du village situé place Saint-Louis qu’en termes de programmation. Car le festival du Film subversif fait comme les grands : une compétition de six longs métrages et d’autant de courts, des prix, des invités (merci le financement participatif !), des rétrospectives (Éléphant, La Leçon de piano…), une table ronde et d’autres animations classiques (concerts, expositions…).

«On a toujours été ambitieux, et s’étoffer fait partie de nos objectifs», clame la directrice. Une philosophie qui s’observe dans une affiche qui «vise large» et en «nuance», mettant côte à côte, par exemple, une armée féministe décidée à en découdre avec la société phallocrate (le gore et charnel The Misandrists) à Roar, œuvre mettant en scène des acteurs au style hippie totalement à la merci d’animaux sauvages – vu comme le film le plus «dangereux de l’histoire du cinéma»… Comme quoi, «pointu» ne signifie pas forcément «hermétique».

Grégory Cimatti


Programme et détails sur festival-subversif-metz.com