Guy Carlier et François Rollin occuperont samedi soir la scène de la Passerelle. Les deux compères y présenteront la nouvelle saison, puis Route 66 , écrit à quatre mains.
Votre « two-men-show » s’intitule Route 66. Il s’agit d’un road trip à travers les paysages arides de l’Ouest américain ?
Guy Carlier : « Mais alors pas du tout (rires). Au départ, j’avais une idée de one-man-show, j’allais avoir 66 ans. Enfant, je m’imaginais ma vie comme une route merveilleuse vers un océan d’amour, de la même façon que je rêvais de traverser la mythique route 66 qui s’achève sur les plages du Pacifique.
J’ai commencé à écrire, mais je me suis rendu compte, après une discussion avec mon ami François Rollin, qui venait d’assister à l’enterrement d’un ami de son fils, assassiné sur la terrasse de La Belle Epoque le 13 novembre dernier, que je parlais surtout de moi et de mes préoccupations. Celles d’un mec de mon âge. J’ai donc tout recommencé, bien décidé à échapper au spectacle bilan qui n’aurait eu guère d’intérêt, il faut bien l’admettre.
Là, le spectacle se présente en deux parties : j’arrive toujours avec mes doutes, mes problèmes existentiels, mais François arrive à ma rescousse pour me dire que cette vie vaut d’être vécue. Malgré tout. »
Rassurez-nous, vous connaissant tous les deux, on rigole quand même ?
« Bien sûr mais notre ambition est aussi d’apporter du plaisir dans l’émotion. On souhaite proposer autre chose que les sempiternelles vannes sur Hollande et son embonpoint. On a envie de parler de la quête du bonheur, de l’amour absolu, quand tout prend un sens. Le tout sans mièvrerie, si possib le. »
Jouer à Florange, à quelques mois de la présidentielle, c’est aussi une démarche politique…
« C’est la troisième fois que je fais le déplacement. J’étais venu avant les dernières élections. Ces hommes et femmes d’Arcelor m’avaient touché. Hollande sur sa camionnette, c’était d’un grotesque ! Les gens l’acclamaient alors que lui savait très bien qu’il ne pouvait rien pour eux. Edouard Martin était à l’époque un leader charismatique. Il était tellement beau. Aujourd’hui, il doit rouler en Mégane et ses tickets resto lui donnent le droit d’aller manger à la cantine du Parlement européen… »
Après Carole Rousseau ou Elisabeth Teyssier, quelles sont vos têtes de Turc actuelles ?
« Ceux que j’appelle « les inutiles », qui ne servent à rien. Les Luc Ferry, Harlem Désir ou Rachida Dati. Ou des gens comme Augustin Trapenard, sur Canal +. Le genre de gars qui a des opinions définitives sur toute création artistique. Des Tartuffe de la culture qui se posent en pseudo-modernistes, mais qui, au final, ne sont que de tristes conformistes. »
Parlons football, une de vos passions. Que vous inspirent les bons débuts du FC Metz en Ligue 1 ?
« C’est une bonne surprise, même si c’est pas l’Ajax non plus (rires)! Et j’aime bien Saint-Symphorien. En 1974, j’avais assisté à un PSG-Metz au Parc. Sur une action, le ballon était arrivé dans les tribunes, en plein dans mes bras. Comme le PSG gagnait, j’ai fait semblant de ne pas savoir où il était. Il faut dire qu’il n’y avait pas, à l’époque, tous ces ramasseurs de balle. Nico Braun m’avait passé une de ces soufflantes ! »
Olivier Menu (Le Républicain lorrain)
Spectacle gratuit samedi 1er octobre dès 19 h, à La Passerelle (Florange). Réservez vos places en retirant vos billets à l’avance.