Les fans de jeux vidéo l’attendaient avec impatience : une première bande-annonce du prochain volet de « Grand Theft Auto » (GTA) a été diffusée lundi, avec, pour la toute première fois, un personnage féminin principal, Lucia.
« GTA VI » sortira en 2025 et promet déjà son lot de courses-poursuites, de fêtes sur des yachts, ainsi qu’un… alligator en fuite.
La vidéo mise en ligne par Rockstar Games sur X (anciennement Twitter) et sur YouTube montre un retour du jeu vidéo à « Vice City », le décor inspiré de Miami du très populaire et controversé jeu d’action, dont le dernier épisode remonte à 2013.
Le studio avait prévu de la diffuser mardi, mais a décidé d’anticiper sa mise en ligne à cause d’une « fuite », a-t-il précisé.
Dans la bande-annonce, une gardienne de prison demande à une jeune femme en combinaison orange, celle des détenus américains, « Lucia, tu sais pourquoi tu es ici? »
« Manque de bol j’imagine? », lui répond Lucia, qu’on retrouve ensuite debout dans une décapotable lancée sur l’autoroute puis, liasse de billets à la main, dans une autre voiture conduite par un homme. « La seule façon pour nous de nous en sortir, c’est de rester ensemble », assure-t-elle à son compagnon.
La vidéo évoque ainsi un duo criminel à la « Bonnie and Clyde » et confirme plusieurs rumeurs au sujet du nouvel épisode, dont celles du lieu et d’un personnage féminin central et jouable, une première pour GTA.
Cette vidéo avait été vue plus de 42 millions de fois sur YouTube près de sept heures après sa mise en ligne.
Selon la maison mère de Rockstar Games, l’entreprise américaine Take-Two, l’ensemble de la franchise s’est vendue à 410 millions d’exemplaires dans le monde, dont 190 millions pour le dernier opus « GTA V », sorti en 2013 et recordman des ventes du secteur aux États-Unis tant en volume qu’en valeur.
« Portrait surréaliste de l’Amérique »
Mais son succès n’a pas été exempt de polémiques, notamment en raison de l’aspect sulfureux du jeu qui met en scène des individus aux comportements délictueux et qui incite, selon ses détracteurs, les joueurs à reproduire eux-mêmes les actes de leur personnage, des accusations rejetées par Take-Two.
La franchise a été bannie ou restreinte dans plusieurs pays.
Lors des épisodes précédents, les joueurs pouvaient incarner un membre de la mafia italienne à New York (ou Liberty City), suivre les traces du héros de Scarface Tony Montana à Miami (Vice City) ou se glisser dans la peau d’un ancien membre de gang à Los Angeles (Los Santos).
Au programme : vols de voiture, braquages, vente de drogue ou batailles de rue, sur fond de bande-son adaptée à l’époque et au style de la ville traversée.
« Frère, ce jeu va être un portrait surréaliste de l’Amérique », a réagi l’internaute AdequateAlien sur l’un des nombreux forums de la plateforme Reddit dédiés au jeu vidéo.
« Des néons psychédéliques au ciel aux rencontres étranges avec les personnages. J’ai l’impression que j’en fais trop avec ce jeu mais il a l’air d’être fou », a continué l’utilisateur.
Volontairement politiquement incorrect, GTA permet aux joueurs de « se comporter d’une manière qui causerait immédiatement des problèmes dans la vraie vie, voire ferait risquer la prison ou la mort », souligne l’analyste de Wedbush, Nick McKay.
Représentations « caricaturales »
« Dans la vie de tous les jours, notre comportement est largement dicté par ce que la société nous autorise ou nous interdit de faire. Dans GTA tout est possible quand on le veut et si cela a des conséquences, il suffit de relancer le jeu », détaille-t-il.
Au-delà de la question de la violence, la série a été fortement critiquée pour ses représentations misogynes des femmes et caricaturales des minorités, sans parler des mises en scène de torture.
Certes, « GTA V » a intégré des personnages transgenres non jouables, mais « ce sont des travailleuses du sexe totalement caricaturales », notait Blair Durkee, directrice associée chargée du secteur du jeu vidéo de l’organisation GLAAD de défense des droits LGBT+, en amont de la sortie de la bande-annonce.
« Nous souhaitons vraiment que GTA VI ait une approche plus inclusive », insistait-elle. La liberté d’action dans un univers toujours plus étendu est l’une des clés du succès de GTA.
« Je peux suivre l’histoire scénarisée ou juste explorer le monde et semer le chaos pour m’amuser », rappelle McKay, « peu de choses sont impossibles ».
Cinq ans après la sortie de « GTA V », Rockstar Games avait fait basculer l’univers de GTA en ligne, distillant de nouveaux contenus et conservant du même coup l’intérêt de son immense communauté.