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Gaston, Spirou et Astérix, vedettes d’une vente aux enchères à Bruxelles


Deux gags de Gaston Lagaffe, le premier "héros sans emploi" de l'histoire de la BD, sont estimés à 60-70.000 euros. (photo AFP)

Des planches originales de Gaston Lagaffe, Spirou et Fantasio, Astérix ou encore Blake et Mortimer sont les vedettes d’une vente aux enchères organisée dimanche à Bruxelles, preuve que la bande dessinée continue à frayer son chemin dans le monde des amateurs d’art.

C’est toujours Hergé qui « draine tout le marché », a expliqué Marc Breyne, l’organisateur de la vente avec son comparse Alain Huberty. Début 2015, les deux responsables de la galerie Huberty & Breyne avaient vendu pour 2,5 millions d’euros le dessin original de la couverture de « L’Etoile mystérieuse », dixième album des aventures de Tintin.

« Ce type de ventes crédibilise le marché de la BD auprès des amateurs d’art », souligne Marc Breyne, en relevant qu’une planche de l’album de Tintin « On a marché sur la lune » a été adjugée en novembre au prix record d’1,55 million d’euros à Paris.

Mais derrière la « locomotive » Hergé, les autres maîtres de la BD franco-belge comme Franquin, Peyo ou Edgar P. Jacobs, voient leur cote grimper depuis une quinzaine d’années. Huberty & Breyne, installée à Bruxelles et Paris, les deux « capitales » européennes de la BD, met en vente dimanche après-midi une cinquantaine de planches originales offrant un large panorama de l’histoire du Neuvième art, de la fin des années 1940 jusqu’au début du 21e siècle.

Jeunes collectionneurs

L’une des pièces maîtresses est une encre de chine signée Franquin. Estimée entre 130.000 et 150.000 euros, elle tirée de l’album « Le Nid des Marsupilamis » (1956), l’un des épisodes mythiques de la série Spirou et Fantasio.

Toujours de Franquin, deux gags de Gaston Lagaffe, le premier « héros sans emploi » de l’histoire de la BD, sont estimés à 60-70.000 euros.

Une encre de Chine de Peyo

Une encre de Chine de Peyo réalisée en 1959 pour la couverture de « La flèche noire ». (photo AFP)

Une encre de Chine de Peyo, le célèbre créateur des Schtroumpfs, réalisée en 1959 pour la couverture de « La flèche noire », septième album des aventures de Johan et Pirlouit, mais restée inédite à l’époque. Cette rareté a une cote située entre 130.000 et 150.000 euros.

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Une planche signée Uderzo extraite de l’album d’Astérix « La Grande traversée » est estimée à environ 100.000 euros. (photo AFP)

La couverture du troisième « Rhââ Lovely » de Gotlib, décédé il y a une semaine à l’âge de 82 ans, semble nettement plus abordable à environ 4.000 euros.

Passeront également sous le marteau du commissaire priseur des originaux de Paul Cuvelier (« L’extraordinaire Odyssée de Corentin »), d’Edgar P. Jacobs (Blake et Mortimer, « Le secret de l’Espadon »), ou encore Will (Tif et Tondu, « Passez muscade ») pour les plus anciens.

Des œuvres de Moebius, Derib, Gotlib, Loisel, Manara, Tardi, Schuiten, Bilal, ainsi que deux dessins d’Hergé devraient partir pour quelques milliers, voire quelques dizaines de milliers d’euros.

Selon Marc Breyne, ce sont les collectionneurs privés, soit parce qu’ils sont amateurs de BD, soit parce qu’ils y voient un investissement rentable, qui font monter les prix. Les institutions culturelles restent quant à elle généralement absentes des salles de ventes.

« La BD reste accessible pour les jeunes collectionneurs », à condition de ne pas viser des géants comme Hergé, estime le galeriste. Mais il prévient: « Le marché se crée encore, il n’est pas stabilisé. Et il peut y avoir des réajustements à la hausse comme à la baisse ».

Le Quotidien