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Gallenberger présente son film Colonia, tourné au Luxembourg


Florian Gallenberger sur le tournage de Colonia, avec Emma Watson. (photo Ricardo Vaz Palma)

Florian Gallenberger, le réalisateur allemand de Colonia, était à Luxembourg dernièrement, à l’occasion du Lux Film Fest, pour présenter son film, sorti mercredi en salle. Extraits choisis.

Tourné en grande partie au Grand-Duché, Colonia, le nouveau film de Florian Gallenberger (John Rabe, Schatten der Zeit…) avec pour acteurs principaux Emma Watson et Daniel Brühl, est à découvrir depuis mercredi en salle, après une avant-première au Lux Film Fest. Rencontre avec le réalisateur.

Le film

«Colonia est un thriller politique qui se passe au Chili en 1973. C’est basé sur des faits réels qui se sont passés après le coup d’État de Pinochet. À cette époque, pas mal de monde a « disparu ». C’est ce qui arrive, dans le film, à Daniel, interprété par Daniel Brühl, qui disparaît après avoir été arrêté alors qu’il prenait des photos.

Sa copine, Lena, interprétée par Emma Watson, va donc partir à sa recherche. Elle découvrira qu’il a été emmené dans un camp de torture situé dans le sud du pays, Colonia Dignidad. Officiellement, c’était une colonie agricole recluse et sectaire fondée par des Allemands qui collaboraient avec la police secrète de Pinochet. Elle va essayer de le sortir de là. Et pour ça, elle rejoint la secte et le camp. Là, elle découvre le régime absurde et totalitaire du leader, Paul Schäfer.»

Faits réels

«Colonia Dignidad existe vraiment, on l’appelle désormais Villa Baviera. Ils ne vivent plus comme dans les années 70, mais ça reste un endroit vraiment spécial. J’y suis allé une première fois il y a six ans pour essayer de comprendre la véritable histoire de cette Colonia Dignidad. Je m’y suis ensuite rendu deux fois par an pendant cinq ans, histoire de créer de vrais liens avec ces gens et gagner leur confiance. D’entrée, je leur ai dit que j’étais réalisateur et que je voulais faire un film sur ce sujet.

Lire aussi : Colonia : quand l’histoire chilienne passe par le Luxembourg

 

Ils trouvaient ça bien, ils voulaient que cette histoire soit mieux connue, car Schäfer a abusé de nombreux enfants, il était violent, un vrai dictateur. Malgré ça, il y a plusieurs vidéos sur la vie sur place, ils documentaient assez bien ce qu’ils faisaient. Il y a des enregistrements audio du leader, mais aussi des vidéos de leur vie quotidienne, le travail dans les champs, la manière dont ils construisaient leurs maisons, etc.

On y trouve des choses très intéressantes. Il y a par exemple dans le film une scène ou Schäfer essaye de ressusciter un membre de la secte. Ça a l’air absurde, mais c’est une scène que j’ai vue telle quelle dans ces vidéos.»

L’histoire

«En fait, j’ai entendu parler pour la première fois de Colonia Dignidad quand j’avais neuf ans. C’était à l’école. Notre professeur, qui était assez actif politiquement, nous a montré un documentaire sur le sujet. On était en 1981 et c’était un vrai sujet à l’époque en Allemagne. Je me rappelle que je suis rentré chez moi furieux à cause de ce que j’avais vu. Bref, je connais cette histoire depuis longtemps, mais ce n’est qu’il y a six ou sept ans que j’ai relu un article dans la presse et que je me suis dit que je pourrais faire un film à ce sujet.»

Le casting

«J’aime penser que c’est parce qu’on avait un bon scénario qu’on a réussi à réunir un tel casting. Daniel Brühl fait partie du projet depuis le départ, il a des origines hispaniques et le sujet l’intéressait particulièrement. Il y a deux ans, nous avons décidé que nous voulions que le film ait une diffusion internationale et qu’il serait donc en anglais. De là, à la recherche d’une comédienne pour le principal rôle féminin, nous avons visé le plus haut possible et à travers des contacts communs, nous avons fait parvenir le scénario à Emma Watson. Elle l’a aimé. Je pense que son personnage est exactement le genre de rôle qu’elle cherchait.

C’est la première fois qu’elle joue le rôle d’une femme adulte et aussi un personnage qui fait partie d’un groupe, mais vraiment le personnage principal. Et puis elle interprète une femme forte et courageuse. Dans mon film, pour une fois, ce n’est pas un homme qui sauve une jeune femme, mais bien une femme qui part secourir son homme. C’était plus difficile de trouver le bon acteur pour Paul Schäfer. On avait Michael Nyqvist en tête, mais il était sur un autre tournage.

Nous avons donc changé tout notre planning de tournage pour qu’il puisse faire partie de l’aventure. Enfin, comme on a tourné une grande partie du film au Luxembourg, je cherchais des comédiens luxembourgeois. Je connaissais Vicky Krieps, puisqu’elle est assez connue en Allemagne –  j’ignorais, par contre, qu’elle était luxembourgeoise  – mais pas Jeanne Werner. Nous l’avons castée et elle était exactement le personnage qu’on cherchait.»

Luxembourg

« L’histoire se déroule dans le sud du Chili, là où se trouvait la Colonia Dignidad, et, par chance, cette région est très boisée et ressemble beaucoup à l’Europe. Ce qui nous a permis de tourner une grande partie du film ici, ce qui coûte beaucoup moins cher et nous a offert la chance d’obtenir des fonds qu’on n’aurait jamais pu avoir là-bas.

On a pas mal regardé les opportunités en Allemagne, en Autriche; et puis on a discuté avec Nicolas Steil, d’Iris Productions. Il nous a fait découvrir cet incroyable musée de l’Ardoise (NDLR : à Martelange) qui sert de décors à la colonie. Nous avons aussi tourné pas mal de scènes à Luxembourg, dans les casemates. C’est un super décor, on n’aurait jamais pu construire un décor comme ça. C’est comme ça que le film est devenu une coproduction germano-luxembourgeoise, puis aussi française.»

Pablo Chimienti

Actuellement à l’Utopolis Belval (Esch) et l’Utopolis (Luxembourg).

Un commentaire

  1. Raymond31000

    UN superbe films qui m’a réellement à la fois choqué, bouleversé et fait peur. choqué car j’ai eu du mal à comprendre que des choses pareilles se soient produites en toutes impunités. Bouleversé car j’ai eu un sursaut d’empathie en me mettant à la place de ceux qui y ont été interrogés, torturés et massacrés en y étant enterrés sur place. Fait peur car je me suis mit à la place des personnages et j’ai ressenti la peur et l’effroi qu’on du ressentir les gens enfermé de force à Colonia Dignidad. Pinochet était une véritable ordure et ce Schäfer ce nazis était un cruel et vicelard homme de la pire espèce…Je dirai même complètement taré. Mais encore plus que tout, suite à ce film je suis intéressé à la Chili durant la dictature Pinochet. je me suis empressé de me documenté et j’ai avalé ou plutôt dévoré un peu de tout sur cette période. A ma grande surprise j’ai découvert que Augusto José Ramón Pinochet Ugarte (Pinochet pour faire court) était d’origine française, précisément un descendant de famille française de la région de Lombardie en Bretagne. Choc donc ! Même sa femme était elle aussi d’origine française et Pinochet à fait toute sa scolarité primaire dans une école française. J’ai aussi appris que durant la dictature Pinochet, que la plupart des pays occidentaux ont soutenu Augusto Pinochet et sa dictature cruelle et sanguinaire Ugarte. Encore plus choquant quand on découvre que la France; les USa, la Grande-Bretagne ont aussi fermé les yeux sur ses crimes. J’ai donc appris que la France, les USA, la Grande-Bretagne ont systématiquement contrés les votes sanctions à l’ONU (Organisation Des Nations Unis), censés être les garants de la pays dans le monde (mais finalement des pourries à la solde des puissances occidentales, finalement pas de justice dans ce monde), alors que les organisations humanitaire et des droits de l’homme dénonçaient régulièrement les crimes et génocides du gouvernement de Pinochet sous sa dictature. Quand on sait que des milliers d’enfants, femmes et hommes, des professeurs, bref toutes personnes n’adhérant pas au pouvoir se faisaient arrêter, torturer et assassiner sans jamais que leurs corps soient retrouvés. Une véritable violence d’une horreur telles que les gens se faisaient arrêter sans aucuns prétextes et disparaissaient à tout jamais. Seules les nations comme le Canada, la Norvège, la Suède, le Darnemark et deux ou trois autres dénonçaient régulièrement les crimes de Pinochet et de ses sbires pendant que notre chères grandes nation la France et ses alliés les USA et la Grande-Bretagne fermaient les yeux et faciliter les agissements de la dictature de Pinochet. En tant que français j’ai ressentis une véritable honte en découvrant cela. Et ces choses là on ne nous les apprends pas à l’école en histoire. Ce monde est pourrie quand même et la France à sa part de responsabilité dans les crimes de Pinochet car elle aurait pu, elle aurait du tout mettre en oeuvre pour faire cesser ces crimes. C’est quoi le délire Pinochet étant d’origine française on s’est dit tiens, tiens c’est bien on va soutenir notre compatriote dans ses crimes et génocides ? Dire que ce salaud n’hésitait pas à faire assassiner ses opposants carrément en envoyant des tueurs à l’étranger partout dans le monde. Apprendre toutes ces choses m’ont véritablement choqué et mit en colère. Je ne comprends pas comment la France mon pays a pu être complice de Pinochet en bloquant systématiquement les votes sanctions à l’ONU et en fermant les yeux sur les crimes de Pinochet sur son peuple et sur toutes autres personnes même étrangère au Chili ?!