Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Des scouts, des ânes, une dose d’humanitaire et des concerts… Voici le Funky Donkey Festival.
À Clervaux, les scouts sont légion. Annick Thielen en recense même près de 200, plus ou moins réguliers, plus ou moins jeunes, dont elle fait évidemment partie. Avec ses compagnons, en 2014, histoire d’occuper ce beau monde et d’exister, musicalement, sur la carte du Luxembourg, l’idée de mettre sur pied un festival s’est fait ressentir. Et ainsi sortit de terre le Funky Donkey Festival, rendez-vous tranquille pré-automnal portant en son sein les valeurs de la communauté.
«Convivialité, échange, solidarité», énumère ainsi la jeune femme, consciente que la manifestation n’a rien de comparable à d’autres, plus commerciales. «Notre but n’est pas de faire de l’argent, mais bien de partager notre philosophie, alternative et soucieuse de l’humain», enchaîne-t-elle, précisant toutefois que quelques fonds restent bienvenus, dans la mesure où ils sont reversés à l’association «Guiden a Scouten fir ENG Welt», qui mène divers projets humanitaires notamment au Sénégal – deux écoles ont ainsi été construites cette année à Thies et Mboro – au Niger et en Bolivie. Lors de la dernière édition, 6 000 euros ont été réunis.
«Grande famille»
Grâce à la venue, estimée, d’un peu moins de 1 500 personnes – pour l’essentiel des «jeunes entre 15 et 25 ans, et des familles» – le festival devrait, une nouvelle fois, contenter les curieux et les anciens scouts de la région, fidèles à ce rassemblement qui, du coup, prend les allures de «grande famille». Une identification qui se prolonge à travers la programmation musicale qui, sur deux scènes (dont une purement acoustique), met en lumière principalement des groupes du Luxembourg, avec un accent particulier mis sur les formations du Nord – pour cette quatrième édition, seulement deux groupes ne viennent pas du Grand-Duché (en l’occurrence Cut_ et Yalta Club).
Et si l’ambiance sonore à la cool – du folk-pop-rock zen – ne suffit pas, il reste notamment la traditionnelle balade en âne – deux sont même mis à la disposition des enfants depuis 2016 – héritage nécessaire après le décès, dès la première édition, de la mascotte Benny. Autant d’attentions qui, pour boucler la boucle, correspondent bien à un ancien adage scout au pays : «Fir mech, fir dech, fir eis, fir jiddereen» («Pour moi, pour toi, pour nous, pour tout le monde»).
Grégory Cimatti
