La star jamaïcaine du sprint Usain Bolt ne pourra pas donner son nom aux trottinettes en libre-service qu’il vient de lancer à Paris, cette marque étant déjà utilisée par un concurrent, selon une décision de la justice que la société de l’athlète entend contester.
La société américaine Bolt Mobility, dont le sportif est cofondateur et ambassadeur, avait présenté mercredi ce service de trottinettes électriques en libre-service à Paris. Or, le même jour, le tribunal a fait « interdiction » à cette entreprise « de faire usage sous quelque forme et quelque support que ce soit (…) du signe Bolt, pour accompagner en France la promotion, la fourniture et l’offre de services de transports à la personne », selon une décision qu’a pu consulter jeudi.
Quelque 450 trottinettes siglées du nom du sportif devaient être déployées à Paris et en région parisienne. Mais un concurrent utilise déjà la marque Bolt en France et a saisi la justice. « Nous utilisons le nom Bolt depuis le lancement de nos trottinettes électriques à Paris en septembre 2018 et avons opéré un rebranding à l’échelle mondiale au mois de mars dernier. Notre marque est protégée sur l’ensemble de nos marchés et dans 54 pays », a commenté un porte-parole de cette société.
Une dizaine de prestataires à Paris
« Bolt Mobility est une entreprise américaine et nous ne prévoyons pas de nous établir aux États-Unis. Nous invitons donc Bolt Mobility à clarifier cette situation qui est de nature à semer la confusion parmi nos clients et utilisateurs en France », a encore indiqué ce porte-parole.
« Nous avons reçu une injonction de ne pas utiliser la marque Bolt, suite à une décision de justice prise en référé par le TGI de Paris. En tant qu’acteur responsable, nous avons pris acte de cette décision et avons rebaptisé notre service +B+ », a déclaré le directeur général de cette entreprise pour la France, Didier Louvet. « Évidemment, nous contesterons cette décision de justice, qui est temporaire », a-t-il ajouté.
Les trottinettes électriques en libre service sont apparues il y a un an dans la capitale française. Des voix s’élèvent pour dénoncer leur dangerosité, leur utilisation anarchique et leur croissance rapide. Paris a ainsi adopté une série de mesures, dont la verbalisation à hauteur de 135 euros en cas de circulation sur les trottoirs et 35 euros en cas de stationnement gênant. Une dizaine de prestataires, dont les américains Bird, Lime et tout récemment Uber, opèrent à Paris, et la flotte de trottinettes, actuellement estimée à 15 000, pourrait croître à 40 000 d’ici la fin de l’année.
LQ/AFP