Ce week-end, des contrôles d’alcoolémie vont être organisés un peu partout en France, à l’occasion des premiers championnats départementaux de la saison. Une innovation qui bouleverse les habitudes et que défend le président de la Fédération, le Lorrain Joseph Cantarelli.
C’est la fin d’un folklore sudiste à la vie dure. Et le fait qu’on boive surtout de la bière au nord de la Loire n’y change rien. L’association spontanée demeure : celle du jeu de boules, du bob Ricard et de la consommation d’anisette. Avec, dans des rôles archétypaux de sosies approximatifs de Raimu, des messieurs bedonnants, moustachus, chauves et alcoolisés se demandant, avec l’accent de Marseille, s’il faut pointer ou tirer.
Sauf que… ce serait oublier que la pétanque est un sport et qu’elle veut désormais gommer cette image. Dans cet esprit, les championnats départementaux qui vont se dérouler ce week-end un peu partout en France vont être pour la première fois le cadre de contrôles d’alcoolémie. Des tests déjà pratiqués depuis deux olympiades lors des compétitions nationales.
Prévenir les problèmes de discipline
Président de la Fédération depuis janvier, le Lorrain Joseph Cantarelli est le premier à défendre cet élargissement. Explications de l’Audunois : «Nous avons un projet fédéral dont l’objectif final est une pétanque citoyenne et de bien-être. Si les gens pensent que l’alcool est compatible avec ce projet, ils se trompent. On interdit de dépasser une limite, les 0,5g par litre de sang comme pour la voiture! C’est la loi! Si boire ou conduire, il faut choisir, boire ou jouer à la pétanque, il faut choisir aussi.»
Ce qui constitue également une manière de pacifier les jeux : «Nous avons des gens qui, sous l’effet de l’alcool, peuvent procéder à des agressions verbales ou physiques et ça se termine en commission de discipline. Nous sommes une discipline de haut niveau et ce n’est pas parce que nous n’avons pas été retenus cette fois pour les JO que nous n’allons pas contrôler l’alcool et éviter les abus sur les terrains.»
Attention, il sera difficile de passer entre les gouttes : «Les contrôles ne sont pas ciblés. On ne veut pas monter les gens les uns contre les autres. Ils se feront au gré des comités départementaux. En championnat de France, on tire au sort systématiquement les équipes qui viennent de terminer de jouer. Mais si un joueur se montre dans un état amoindri, il va souffler!»
Une simple exclusion de la compétition
Aucune sanction disciplinaire ne sortira d’un test positif. Le joueur sera simplement exclu de la compétition. Une mesure qui va tuer la spontanéité de la pratique? Cantarelli n’est pas de cet avis : «J’espère qu’on ne va pas nous reprocher de remplir une mission de santé publique! Mais attention, on n’empêche personne de jouer en buvant un apéritif ! Mais ils doivent le faire chez eux, entre amis.»
Y. A./RL