Avec Boys Boys Boys, son nouveau one-woman-show, l’humoriste célèbre l’amour dans un hymne contre la guerre des sexes ambiante. De quoi faire parler, juste au moment où sort sa première série sur Canal+.
Tordant le cou à la guerre des sexes ambiante, Florence Foresti se lance au secours des hommes acculés, selon elle, par les dérives du néo-féminisme dans un nouveau one-woman-show subversif à souhait, calibré aussi bien pour les éclats de rire que pour les polémiques. À l’affiche du théâtre Marigny à Paris jusqu’au 31 décembre avant une tournée, Boys Boys Boys, spectacle conçu comme un «hymne à l’amour», entend ainsi réconcilier les hommes et les femmes, en fustigeant les généralités.
À la fois touchante, drôle et impertinente sur les travers de l’époque, Florence Foresti ose une parole dissonante contre l’idée reçue, aujourd’hui, que «toutes les femmes sont des victimes et les hommes des agresseurs potentiels». À l’adresse des nouvelles féministes, l’humoriste rappelle que le premier combat était que les femmes soient payées comme les hommes : «On ne voulait pas les déconstruire… Les hommes sont fragiles en ce moment… Ils le savent qu’ils ne servent à rien… Ils ne vont pas tenir… Ils vont quitter le projet… Du coup, on serait mal… Qui va bouger les meubles à la maison ?», assène-t-elle, déclenchant les fous rires.
«Vous vous souvenez de ce petit bébé qui s’était retrouvé pendu au balcon du 5e étage ? Qui c’est qui est allé le sauver, à la force des bras ? C’est Sandrine Rousseau qui y est allée ? Je ne crois pas. Ou alors elle était bien déguisée, la coquine ! On n’aurait été d’aucun secours, mesdames…», enchaîne l’une des humoristes préférés des Français. Assumant ses 48 ans, Florence Foresti le confie d’emblée : elle devient comme les «mecs» qu’elle critiquait avant, à la recherche de partenaires plus jeunes, quitte à frôler le harcèlement.
On n’a plus besoin des hommes. On en a juste envie !
«Moi aussi, je veux mon bimbo ! Si j’étais un homme, je serais en prison ! Je suis une femme, donc j’ai l’immunité, du coup !», dit-elle, considérant qu’à son âge, «avoir une main au cul, c’est un cadeau du ciel !». Florence Foresti ne peut tout simplement pas s’empêcher «d’aimer les hommes», ceux qui l’ont portée sur les épaules dans les concerts, qui lui ont tenu la main quand elle avait peur ou encore celui avec lequel elle a eu une fille. L’occasion pour l’humoriste de solliciter à nouveau les zygomatiques en dissertant sur les tourments de l’adolescence ou la création des religions avec, au passage, une hilarante description du sexe féminin.
«C’est une très belle période pour les hommes et les femmes : c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’on n’a plus besoin des hommes. On en a juste envie !», estime l’humoriste. Si, sur scène, Florence Foresti «n’essaie de faire que de la comédie», sur le petit écran, l’artiste donne à voir une autre facette d’elle-même dans la série Désordres, diffusée à partir d’aujourd’hui sur Canal+, qu’elle a réalisée et coécrite avec Pascal Serieis, également coauteur de ses spectacles.
En huit épisodes, l’artiste nous plonge dans une version fictive de son quotidien : une vie de mère célibataire les semaines où elle n’a pas la garde de sa fille, rythmée par les sorties avec les amies, les affres de la création d’un nouveau spectacle, de la célébrité… et des désordres anxieux. «On est nombreux dans la merde, arrêtons de nous juger et essayons d’être indulgents avec nos maladies mentales», explique Florence Foresti, pour qui le travail est finalement le meilleur des remèdes : «Me mettre un coup de pied au cul pour remonter sur scène, c’est en général ce qui me sauve de tout.»