Ryan Gosling s’est glissé dans la combinaison de Neil Armstrong, le premier homme à avoir marché sur la Lune, pour « First Man », en salles depuis mercredi, biopic signé Damien Chazelle (« La la land »), d’ores et déjà en orbite pour les Oscars.
Présenté au Festival de Venise, le film n’est pas sans rappeler L’Étoffe des Héros ou Apollo 13, odes à l’Amérique triomphante, à la lutte avec sa rivale soviétique dans la conquête de l’espace. Il a pourtant été accusé aux États-Unis de ne pas être suffisamment patriote. En cause : on n’y voit pas l’astronaute planter le drapeau américain sur la Lune. Ce qui a fait réagir les fils de Neil Armstrong, Rick et Mark, avec James Hansen, auteur du livre First Man dont le film est inspiré. Il s’agit selon eux d’une « histoire humaine et universelle », qui n’a « rien du tout d’anti-Américain ».
« Je montre dans First Man le drapeau américain dressé à la surface de la Lune, mais le moment même où il a été planté fait partie de plusieurs épisodes de la mission Apollo 11 sur lesquels j’ai choisi de ne pas m’arrêter », s’est défendu Damien Chazelle. « Pour répondre à la question de savoir si c’était un message politique, la réponse est non », a-t-il ajouté dans un communiqué publié dans Variety.
First man se concentre sur les huit années précédant l’alunissage, conclu par la phrase désormais légendaire – « Un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité » – prononcée par Neil Armstrong en posant le pied sur la Lune le 21 juillet 1969. Ce dernier est mort en 2012, à l’âge de 82 ans.
Aspect psychologique
La caméra de Damien Chazelle fait alterner les scènes consacrées aux entraînements physiques et psychologiques des astronautes avec des passages dédiés à leur vie intime. Une large place est faite à Janet Armstrong, incarnée par Claire Foy (reine de la série The Crown), qui attend son mari dans l’angoisse.
« J’ai pu m’appuyer sur beaucoup de ressources pour le rôle. J’ai été aidé par les enfants de Neil Armstrong, par son épouse, j’ai parlé avec des personnes qui l’ont connu dans son enfance, la Nasa aussi nous a ouvert ses portes », a expliqué à Venise Ryan Gosling. « Neil était une personne très humble et donc le défi était de respecter cette partie de son caractère mais aussi de créer des ouvertures pour faire apparaître ce qu’il ressentait », a ajouté l’acteur canadien de 37 ans, pressenti pour triompher aux prochains Oscars.
L’équipe du film a évoqué un tournage éprouvant, pour lequel Damien Chazelle a souhaité recréer l’atmosphère oppressante des capsules spatiales. « Je suis allé voir ces vaisseaux dans des musées, je me suis rendu compte de leur étroitesse et j’ai cherché à faire sentir l’impression d’être dans l’espace », a déclaré le cinéaste de 33 ans, révélé en 2014 avec Whiplash et oscarisé en 2017 pour la comédie musicale La la land.
LQ/AFP