Créé en 1989, le festival de Dour, en Belgique, gagne, depuis quelques années, en notoriété autant qu’en qualité. Une approche éclectique et positive, doublée d’une programmation foisonnante, qui fait recette. À vivre du 12 au 16 juillet.
Cinq jours de fête, sept scènes, 235 000 festivaliers, 40 000 campeurs, 4 000 bénévoles et 240 artistes (musiciens comme VJ)… Les chiffres font tourner la tête. Dour, depuis 1989, et particulièrement depuis un « tournant il y a dix ans », où le festival a pris des « proportions européennes », dixit David Salomonowicz, responsable de la communication, poursuit sa marche en avant, écrasante. « Difficile de dire si on est dans le top 20 des plus grosses capacités, mais en tout cas, on se situe dans le haut du panier .»
Il y a presque 30 ans, dans cette région « d’ancien charbonnage », sorte de Lens à la wallonne, une vingtaine d’amis se sont lancés dans l’idée de proposer, comme c’est déjà le cas en Flandres voisine, une manifestation musicale. Avec, en tête, l’envie de vite grandir, sachant que les premiers invités se nomment les Innocents ou Bernard Lavilliers. « Ça prouve déjà une certaine ambition. » Malgré tout, au fil de sa croissance, le rendez-vous conserve, et défend, son approche « artisanale ».
Rap, rock, electro, même combat!
D’abord par un fort ancrage territorial – « on a tout un patrimoine à défendre! ». Ensuite dans une vision écologique, en ayant intégré le programme DEMO, qui regroupe onze partenaires de France et de Belgique autour du développement durable, dont Le Cabaret Vert de Charlevilles-Mézières, frère cadet de Dour. « Le but est vraiment de minimiser l’impact d’un évènement artistique sur l’environnement », soutient David Salomonowicz.
Ce qui fait qu’avec son site sympathique, malgré sept scènes imposantes et le flux du public, ses produits locaux et son côté «à la cool», le festival de Dour ne s’impose pas comme un monstre estival, malgré sa stature. « On essaye de respecter la qualité d’écoute et la sécurité des gens. Actuellement, on est dans un bon ratio par rapport à la taille du site, pour vivre le festival dans de bonnes conditions », poursuit-il, reconnaissant toutefois que Dour ne se fixe par « de seuil limite » et que l’affluence « augmente d’année en année ».
Reste que musicalement la manifestation, qui accueille chaque année un millier de Luxembourgeois bravant les 230 kilomètres qui les séparent des réjouissances, mise sur un mélange parfait entre quelques stars internationales reconnues (De La Soul, Phoenix, Die Antwoord, Justice ou encore Nas) et découvertes.
« On veut proposer ce qui se fait de mieux sur la scène alternative », explique-t-il, tout en mettant « sur un pied d’égalité le rap, le rock et l’électronique ». « On est peut-être moins affriolant que d’autres festivals, mais les gens qui suivent de près l’actualité musicale disent régulièrement : « Vous avez été chercher les meilleurs! « »
Un moment, donc, de partage, de rencontres, de moments forts et inattendus, qui ne s’embarrasse même plus de la météo. « Par superstition, on ne la regarde pas. En même temps, s’il pleut, ça ne va pas surprendre grand monde non plus. On est en Belgique quand même! »
Grégory Cimatti
Du 12 au 16 juillet. www.dourfestival.eu