Accueil | Culture | Festival de Chassepierre : des arts et du sens

Festival de Chassepierre : des arts et du sens


Chassepierre réunit des artistes de la street culture depuis plusieurs décennies pour le festival international des Arts de la rue. (photo DR/Vincent Warin)

Le festival international des Arts de la rue de Chassepierre, en Belgique, est de retour pour sa 44e édition. Les sens seront à l’honneur samedi et dimanche.

Le festival international des Arts de la rue de Chassepierre, c’est deux jours de fête, plus de 50 compagnies venues du monde entier, et 25 000 visiteurs par an depuis 44 ans. C’est aussi 17 lieux de spectacles dans le village fermé à la circulation, soit «6 900 minutes d’émerveillement», pour Charlotte Charles-Heep, directrice et programmatrice de l’évènement. Né en 1963, il est devenu un incontournable, ne cessant d’évoluer depuis plus de 40 ans.

S’il ne s’agissait au départ que d’un petit festival de poésie de rue le dimanche après-midi après la messe, il est aujourd’hui une référence et attire des visiteurs de toute la Belgique, et des pays frontaliers, du Luxembourg notamment. Et pour cause, les amateurs d’arts de la rue y trouvent leur compte et les novices en la matière ont l’occasion de découvrir toutes les disciplines proposées par le festival : le théâtre de rue, le jonglage, la danse, le spectacle aérien, le cirque, les percussions associées à la pyrotechnie, des déambulations mais aussi des manèges et des concerts.

L’esprit Chassepierre

Mais comment sont choisis les artistes ? Charlotte Charles-Heep explique : «Je parcours une multitude de festivals pour dénicher les talents. Je reçois aussi des candidatures par mail, et ma mission consiste à éplucher les vidéos, découvrir des performances… Mais je dois dire que je fonctionne vraiment au feeling. Je fais confiance à ce que je ressens. Je veille également à ce que les spectacles proposés correspondent au public. Au-delà de l’émotion, je fais bien évidemment mes choix en fonction de multiples caractéristiques techniques. Il faut tenir compte de la particularité des lieux, le village et les champs, et penser au fil conducteur de l’édition. Cette année, le thème, ou plutôt le fil conducteur de l’évènement, est Sens et contre-sens

Pour la directrice, «il n’est pas nécessaire d’imposer un thème aux artistes. En fait, c’est pendant la sélection de ces derniers que le fil conducteur se dessine naturellement. Cette année, c’est ce qu’ils nous ont inspiré.» Le «nous», c’est l’ASBL Fête des Artistes de Chassepierre, une association qui compte une vingtaine de bénévoles toute l’année mais qui rassemble près de 200 personnes exclusivement pour le festival à succès. Et ce qui fait la force de l’évènement, pour Charlotte Charles-Heep, c’est «l’esprit de Chassepierre, la volonté des bénévoles, la fierté et l’implication des villageois. Si je devais parler de ce que je ressens lorsque je pense à Chassepierre, je vous dirais que le temps d’un week-end, j’ai l’impression que le village se transforme en petite bulle, un espace enchanteur. C’est un festival que j’ai vu évoluer. Ce qui ne change pas, c’est que nous avons à cœur de faire en sorte que le public soit déconnecté de la réalité.»

C’est la raison pour laquelle les festivaliers travaillent dur pour «garantir le bon déroulement du festival». La responsable estime qu’ «être à l’écoute du public, essayer de faire au mieux pour satisfaire les spectateurs, viser des types de publics différents», est important. C’est ainsi que dans les rues du village, dans les champs aux abords, «des habitués viennent depuis plus de 20 ans», mais aussi «des personnes qui n’avaient jamais eu l’occasion de voir ce type de spectacle avant», ajoute-t-elle.

Du made in Grand-Duché

Parmi les artistes prévus au programme, le Luxembourg sera représenté dans la catégorie – si catégorie il y a – musique. Ainsi, Claudine Muno, artiste pop rock à la guitare et au chant, se produira en ouverture du festival ce vendredi soir à l’espace Guinguette du village.

Toujours à l’espace Guinguette, le groupe Saxitude, composé de Robi Arend, Pierre Cocq-Amann, Thomas Diemert et Rémi Fox, se produira demain et dimanche. Les quatre saxophonistes ont séduit Charlotte Charles-Heep «grâce au « bouche à oreille », et particulièrement pour leur faculté à interagir avec le public, une qualité très appréciée dans ce type de festival»…

Sarah Melis

Renseignements sur le site chassepierre.be