Tout comme en 2003, l’actrice italienne Monica Bellucci endossera le rôle de maîtresse de cérémonie et déclarera ouverte ce mercredi la 70e édition du Festival de Cannes. Suivra le film d’ouverture hors compétition « Les fantômes d’Ismaël » d’Arnaud Desplechin.
Que savons-nous de cette édition anniversaire ? Que le réalisateur espagnol Pedro Almodovar n’est pas un réalisateur rancunier. Après de multiples participations en compétition et après avoir frôlé la Palme d’or en 1999 (décrochée contre toute attente cette année-là par les Frères Dardenne pour « Rosetta ») avec « Tout sur ma mère », il a accepté d’endosser la responsabilité de président du jury.
Pas rancunier car à un moment, le réalisateur hispanique a semblé bouder Cannes, préférant alors proposer ses œuvres au Festival de Berlin. Visiblement, la réconciliation entre Almodovar et Cannes a eu lieu l’année dernière avec la présentation de « Julietta » qui aurait pu obtenir un prix. Mais le jury de la 69e édition a semblé être complètement à côté de ses baskets au moment d’établir le Palmarès.
La 70e édition nous réserve également la traditionnelle photo anniversaire qui regroupe l’ensemble des réalisateurs palmés. La dernière fois que cette photo a été réalisée, c’était il y a vingt ans pour le 50e anniversaire du Festival qui, bien avant qu’il ne soit créé, a failli avoir lieu à Ostende en Belgique ou à Biarritz, avant de prendre ses quartiers à Cannes en 1946.
À année exceptionnelle, prix exceptionnel. Si la Palme d’or, attribuée pour la première fois en 1975, ne changera pas fondamentalement, elle subira quand même « une légère modification » pour marquer ce 70e anniversaire. En effet, la Palme 2017 sera sertie de diamants et sera, comme à l’accoutumée, réalisée par le célèbre joaillier Chopard. Valeur de la récompense suprême : 20 000 euros ! On comprend dès lors pourquoi les lauréats ont bien souvent le sourire.
Le Festival de Cannes évolue aussi en fonction des nouvelles technologies. Le fréquentant depuis trente ans, nous n’avions à l’époque que, comme moyen de communication efficace, le fax. Aujourd’hui, internet a pris le relais et le festival s’est équipé en conséquence. Puis, le numérique a pris le pas sur l’argentique. Là aussi, le festival s’est adapté.
Cette année, le festival fait face aux nouvelles méthodes d’exploitation gérées par le géant américain Netflix. En effet, deux films présentés cette année en compétition sont distribués par cette société qui, au demeurant, refuse de les diffuser en salles même si l’un ou l’autre film devait décrocher la Palme d’or. Résultat, le conseil d’administration du Festival a été obligé de modifier son règlement. Dès lors, pour l’édition 2018, seuls des films qui seront distribués en salles seront acceptés.
Thibaut Demeyer