Si la presse britannique salue l’arrivée dans la famille royale d’une jeune femme moderne, féministe et engagée, Meghan Markle va devoir faire profil bas pour s’adapter à son nouveau rôle.
Depuis l’annonce lundi de ses fiançailles avec le prince Harry, les tabloïds s’enthousiasment pour l’actrice de 36 ans qui fait souffler un « vent frais » sur une institution qui a besoin d’être dépoussiérée. « Américaine, divorcée, elle s’est faite toute seule et vient d’une famille mixte… Meghan ne pourrait cocher plus de cases de la modernité », énumère le Daily Telegraph.
« Tout ce que cette pauvre Kate Middleton n’est pas »
« Elle est tout ce que cette pauvre Kate Middleton n’est pas : naturellement séduisante, s’épanchant facilement, engagée dans l’humanitaire, avec une carrière brillante et elle est tellement glamour », s’extasie le Sun, qui la compare à Lady Di. Toutefois la future princesse se trouve dans une « position périlleuse » : « elle peut avoir des prises de positions fortes mais les exprimer publiquement n’est pas sans risque ». Et les journaux de noter que la princesse Diana, qui avait tenté de bousculer un peu la vieille institution, avait vite été remise à sa place. « Est-ce que Meghan pourrait se faire écraser de la même manière ? Ou va-t-on lui laisser un peu de marge de manœuvre ? C’est un test que l’institution ne peut se permettre de rater », estime le Daily Telegraph.
L’Américaine écrivait elle-même sur son blog : « Je n’ai jamais voulu devenir une femme de mondanités, j’ai toujours voulu être une femme active ». Mais à peine fiancée, la future princesse a déjà renoncé à son engagement auprès de l’ONU, où elle militait pour les droits des femmes, et au sein de l’organisation humanitaire World vision Canada. A la place, elle va se consacrer aux activités caritatives propres à la famille royale, a indiqué un porte-parole du palais de Kensington. « C’est une décision qu’elle a prise elle-même », a assuré ce porte-parole, « elle veut prendre un nouveau départ et se concentrer sur le Royaume-uni, apprendre à connaître ce pays et voyager dans les pays du Commonwealth ».
Moins présente sur les réseaux sociaux
Après son mariage, elle deviendra marraine de la Fondation royale aux côtés de son époux, du prince William et de Kate Middleton. Cette fondation s’intéresse en particulier au bien-être des militaires et vétérans, aux enfants et adolescents, à la protection des espèces menacées et de l’environnement et à la question de la santé mentale. Anticipant ce tournant, Meghan Markle avait déjà commencé à se faire discrète, cessant depuis quelques mois d’alimenter son blog et son compte Instagram, sur lequel elle avait l’habitude de poster des photos d’elle et de ses proches. Elle a aussi annoncé renoncer à sa carrière de comédienne. Sans regrets apparents, elle a assuré être « très impatiente » à l’idée de commencer ce « nouveau chapitre » de sa vie.
« Si vous rejoignez ‘la firme’, vous devez vous conformer à ses règles », commente Penny Junor, biographe de la famille royale. Toutefois, elle considère que la nouvelle arrivée « va faire des merveilles dans la famille royale, en apportant beaucoup de glamour. Elle s’intéresse à toutes sortes de problèmes et cela correspond tout à fait à la famille royale ». Quant à ses engagements féministes, la biographe relève que « la duchesse de Cornouailles (Camilla Parker Bowles) parle déjà de la question des femmes ». L’épouse du prince Charles s’est ainsi rendue auprès de femmes victimes de viol et d’agressions sexuelles, pour sensibiliser l’opinion à ces sujets.
Pour Penny Junor, le risque n’est pas de voir Meghan Markle remiser ses convictions mais plutôt que Harry et sa future épouse éclipsent William et Kate. Meghan Markle semble en tout cas avoir fait plutôt bonne impression au palais de Buckingham où Harry lui a présenté sa grand-mère, la reine Elizabeth II.
Le Quotidien/AFP