Neil Young a mis en ligne ses riches archives, accumulées pendant son demi-siècle de carrière par le rockeur canadien de légende, un geste sans précédent pour un musicien de son calibre.
Neil Young a publié vendredi tous ses albums, sur neilyoungarchives.com, qui peuvent être écoutés en streaming accompagnés des paroles, de vidéos, d’informations sur ses tournées mais aussi des références bibliographiques, entre autres choses à découvrir dans ce joyeux capharnaüm.
Le fan y trouvera son bonheur et pour aider à la tâche, le rockeur a mis en ligne une vidéo pédagogique de dix minutes. Cela vaut la peine d’être patient. Le musicien, si prolifique, a mis en ligne une dizaine d’albums inédits, mais la plupart n’étaient pas encore totalement chargés.
Pour marquer l’occasion, l’artiste de 72 ans a donné un concert solo vendredi, diffusé en direct depuis une salle de 225 places à Omemee, petite ville rurale de l’Ontario où il a grandi.
Véritable trésor
Le Canadien voit son site comme un véritable fonds documentaire, une version high-tech des archives données par ses pairs musiciens ou d’autres artistes à une université ou un musée. Il a promis de constamment l’actualiser, après avoir mis des années à l’élaborer.
L’accès sera libre jusqu’au 30 juin. Ensuite, l’interprète du célèbre Heart of Gold a promis qu’il fera payer une « très modique somme » pour consulter le trésor accumulé tout au long d’une carrière longue et riche.
Obsédé par la perfection technique, Neil Young a travaillé avec la société OraStream (Singapour) pour développer la meilleure qualité sonore possible, avec des fichiers vingt fois plus lourds que le format standard MP3. Il a quand même fait une concession pour ses fans tributaires de vieux ordinateurs ou une une connexion internet à faible débit, avec des fichiers moins gourmands à disposition.
Nouvel album et charge anti-Trump
Les archives remontent jusqu’au premier enregistrement de Young, The Sultan, un single sorti en 1963 et elle se terminent pour l’instant par le tout nouvel album publié vendredi, The Visitor. C’est le deuxième opus enregistré avec le groupe de rock Promise of the Real.
Neil Young débute sur l’album avec une attaque en règle contre Donald Trump dans Already Great.
Dans Stand Tall, il fait allusion au président qui ne croit pas dans la science parce que « elle fait mentir l’argent ». Et dans Change of Heart, il s’en prend à la grande promesse du milliardaire de bâtir un mur anti-immigrants tout le long de la frontière avec le Mexique. « Cela ne vaut pas la peine d’user de la haine, même comme ciment pour construire tes murs derrière lesquels tu te caches », chante celui qui vit en Californie.
Il laisse encore mieux transparaître son mépris pour ce président dans When Bad Got Good en lançant avec force : « Enfermez le ! ».
Le Quotidien/AFP